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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 594

  • « Mon ange » de Serge Frydman ou une quête envoûtante du(de) paradis.

    Il existe des lieux, des personnes, des musiques, des peintures qui vous envoûtent et vous transportent dans leurs univers sans que vous sachiez réellement pourquoi, et sans qu'il importe réellement de savoir. Un envoûtement délicieusement indicible que suscitent certains films, aussi. « Mon ange » est de ceux là. Cette fois je ne résumerai pas l’intrigue car comme une musique envoûtante, peu importe que l’on ait entendu (vu) le début ou que l’on en connaisse le sens réel. Vous êtes insidieusement transportés dans un univers poétique, presque onirique et vous vous laissez bercer par son rythme fascinant sans voir les secondes s’écouler. Pour son premier film en tant que réalisateur Serge Frydman (scénariste notamment du sublime « La fille sur le pont » de Leconte) fait également preuve d’une indéniable inventivité visuelle, un esthétisme auquel n’est pas non plus étranger Vilko Filac(notamment chef opérateur des « Enfants du siècle » etc). Quelques plans nous font songer aux "ailes du désir" de Wim Wenders, écho visuel au titre du film. L’ensorcellement résulte enfin de la bande originale de Tom Waits et Elvis Presley, et de ce duo d’acteurs (Vanessa Paradis et le jeune Vincent Rottiers qui apporte à son personnage une touchante fragilité déterminée) judicieusement choisi qui nous emporte avec lui dans ce road movie sensuel etmedium_18399347.jpg envoûtant et qui nous transporte longtemps encore après le générique de fin.

    A noter : le site officiel du film www.monange.fr« Mon ange » est coproduit par Claudie Ossard (et Martin Karmitz)
    A voir absolument: « La fille sur le pont » de Patrice Leconte.

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  • La chute d’Olivier Hirschbiegel : une réalisation maladroitement périlleuse

    medium_chute.jpgTout peut-il être cinématographique ? L’innommable peut-il être montré ? Peut-être…à condition en tout cas d’avoir le talent de ses prétentions. Et alors que l’on « célèbre » les 60 ans de la libération des camps de concentration et que, parallèlement, un jeune prétendant au trône d’Angleterre se déguise en SS avec une désinvolture (une ignorance ?)inadmissible, et alors que les thèses révisionnistes trouvent des échos inquiétants chez certains (ir)responsables politiques, il est plus que jamais évident qu’un tel sujet, aussi délicat, doit être traité avec beaucoup de précaution, de modestie, d’intelligence. « La chute » ambitionne en effet de nous montrer l’agonie du 3ème Reich, les derniers jours d’Hitler et de ses partisans les plus proches, réfugiés dans son bunker. Tout cela nous est présenté sous le regard aveugle(ignorant) de la secrétaire du Fürher. Le sujet est plus que périlleux. Filmer Hitler, c’est lui donner la parole, une parole, un visage et lui donner un visage, en l’occurrence celui de Bruno Ganz c’est prendre le risque de l’humaniser, encore que cela n’aurait peut-être pas été sujet à polémique si en contrepoint avaient été montrées les monstruosités indicibles à l’origine desquelles il se trouve…mais… rien !! Pas une image ne vient contrebalancer celle de ce visage, tout juste une phrase lapidaire à la fin du film vient-elle préciser que des millions de juifs furent exterminés, comme si le réalisateur voulait s’excuser de n’avoir pas abordé le sujet et d’avoir, pendant 2H30, donné la parole à celui qui l’a déjà tant et tragiquement monopolisée. Ce qui pour tout autre film, tout autre sujet, serait un oubli sans conséquence devient ici une faute dangereuse, sorte de révisionnisme latent, même si certainement involontaire. De surcroît, on nous montre les corps allemands déchiquetés, Berlin dévastée, mais en revanche ici l’holocauste n’existe pas visuellement. On comprend que le réalisateur a voulu se concentrer sur la « chute » du régime mais fallait-il pour autant totalement éluder ce qui la précède, et ce qui est la plus grande catastrophe du 20ème siècle et dont certains ignorent encore la tragique ampleur? Tout juste le glacial assassinat des 6 enfants Goebbels par leur propre mère pour qu’ils « ne vivent pas dans un monde sans « national socialisme » nous laisse-t-il entrevoir le fanatisme qu’il suscita… Absurdes sont les critiques qui disent que ce film est bon car Hitler n’y est pas sympathique. Bien évidemment ! Bien heureusement ! Mais ici Hitler EST, ce qui est déjà bien assez, bien trop. Seulement ici il paraît plus en colère et fou que monstrueux et odieux, ce qu’il était pourtant indéniablement, probablement le réalisateur a-t-il présupposé que tout le monde le sait. Fallait-il pour autant ne pas le montrer ? Ici, Hitler pleure même. Même homme inhumain Hitler n’en était pas moins capable de pleurer semble-t-on nous dire. Etait-ce pour autant nécessaire de nous le montrer ? Ce film ne devrait-il pas être précédé d’un avertissement ? Quel est le but du réalisateur ? J’avoue avoir du mal à le cerner …mais lui-même le sait-il ? D’après ce dernier, il s’agissait de faire un documentaire sur les derniers jours du régime, un documentaire dont Hitler serait donc alors « le héros » ?!?! Et pourquoi avoir pris le parti du point de vue de cette secrétaire qui semble regarder ce dictateur sur le déclin comme un homme à l’agonie, qui ne comprendra que des décennies plus tard … alors qu’elle tapait pourtant quotidiennement le courrier du Führer. L’ignorance sans doute. Celle qui a permis qu’il soit suivi aveuglément par des millions de personnes. A l’image de la secrétaire, le réalisateur semble regarder sans voir, ne pas prendre parti…et si un sujet s’accommode mal de l’amoralisme c’est bien celui-ci…En tout cas me concernant je ne regarderai pas sans voir et à défaut de déconseiller de voir ce film, et à défaut de pouvoir déconseiller de faire un film sur un tel sujet sans avoir le talent pour je conseillerai de voir auparavant « Nuit et Brouillard » de Resnais, « Shoah » de Lanzmann, « La liste de Schindler » de Spielberg , ce qui donnera un tout autre éclairage (un éclairage même tout simplement) à cette « chute » bien frileuse et bien périlleuse pour des spectateurs non avertis. Enfin, évoquer la réalisation en devient accessoire, elle n’en est pas moins « téléfilmique » et l’alternance des images du bunker et de la désolation de la ville devenant un principe redondant et sans intérêt.

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  • Clandestin d'Eliette Abécassis: un livre filmique palpitant

    "Le temps de la traversée d'un quai, un homme tente d'échapper à son destin: aux frontières de l'intime et de l'identité. Eliette Abécassis explore le sentiment amoureux et le vertige de la rencontre."

    "Clandestin" , c'est un gros plan sur la rencontre bouleversante de deux destins que rien ne devait relier a priori. Une rencontre vertigineuse et singulière. Une rencontre sublime et sublimée par sa soudaineté, son incongruité. Il est clandestin, elle est énarque. Il va à l’encontre de la loi, elle est supposée la faire respecter. La frontière entre eux aurait dû être infranchissable…et pourtant, pourtant aucune frontière n’a probablement été aussi étanche. Le temps de la traversée du quai il va tenter d’échapper à un destin (clan-destin ?) qui va le rattraper inéluctablement. La montée progressive de la tension par le truchement d’ un espace-temps très limité donne à ce livre un rythme très cinématographique, une fulgurance à l’image de cette passion. L’unité de lieu, de temps et d’action contribuent à créer une atmosphère haletante, et exacerbent encore l’intensité de l’histoire. Le style d’Eliette Abécassis n’y est pas non plus étranger : précis, limpide, semblant rythmer les battements frénétiques des cœurs des deux personnages. Avec cette écriture ciselée Eliette Abécassis nous emmène donc avec ses personnages dans cette rencontre furtive, intense, incandescente, palpitante sur fond d’actualité à laquelle fait référence le titre éponyme, celle des « clandestins », des sans-papiers. En ce sens c’est un livre de société mais pas un livre didactique, dans lequel ce sujet serait ostentatoirement désigné. Il est la toile de fond de cette histoire. Certains regretteront que cela ne soit pas davantage mis en exergue mais cette situation du personnage est pourtant implicitement présente dans chaque ligne, chaque mot, chaque seconde contribuant à faire de chaque instant un moment, crucial, vital. La peur, l’angoisse, la honte connues par le protagoniste exacerbent la beauté de cet instant d’éternité fugace. Cela renforce par ailleurs l’empathie pour ce personnage, puisqu’on ne sait pas vraiment qui il est ni d’où il vient, un clandestin, un anonyme auquel le lecteur s’identifie encore plus facilement. Cela vaut toutes les argumentations, toutes les démonstrations, le lecteur s’identifiant forcément à ce personnage soudainement épris, majestueusement épris. C’est aussi une écriture très cinématographique, une sorte de panoramique ou de travelling avant sur un quai fatidique balayé par un regard d'une sensibilité, d'une précision, d’une acuité indéniables. L’alliance de ce style et de cette histoire contribuent à créer un rythme haletant et à inciter à le lire avec avidité, comme si nous aussi étions irréversiblement engagés sur ce quai et ne pouvions, ne voulions plus faire marche arrière. C'est beau et universel comme l'instant évanescent et immortel d'une rencontre. Un train que j’engage vivement à prendre tous ceux qui sont épris de littérature et de liberté...aussi fatale soit son arrivée. Sandra.M

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    Clandestin. Eliette Abécassis. Editions Albin Michel. 2003.

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  • Rois et Reines : le couronnement de Desplechin ?

    Dans ce film singuliermedium_arois_et_reines.jpg, Desplechin nous narre les histoires parallèles de Nora (Emmanuelle Devos) et d’Ismaël (Mathieu Amalric). Le couronnement de l’une est annoncé dès le début, en l’occurrence son mariage, et la déchéance de l’autre, ruiné et interné en hôpital psychiatrique. L’histoire de la première tourne au drame et à la tragédie (son père est condamné par un cancer et elle est seule pour y faire face) et celui du second au burlesque. Celui qui devait aller vers l’ombre va aller vers la lumière et celle qui devait aller vers la lumière va aller vers l’obscurité. C’est en avant tout cela « rois et reines », un mélange hybride de drame et de comédie avec des transitions habiles nous faisant passer insidieusement de l’un à l’autre par un montage savamment alerte. De ce point de vue, le film est une réelle réussite. Il est indéniablement maîtrisé. Et elle n’était pas facile la transition! Il nous réserve aussi quelques moments d’anthologie : scène de danse d’Ismaël, les scènes ubuesques avec son avocat incarné par Hipollyte Girardot. Ce dernier n’est d’ailleurs pas le seul dont la qualité du jeu est à souligner : Catherine Deneuve en psychiatre, ou Noémie Lvovsky ou encore Maurice Garrel. Dans cette partition impeccable les fausses notes dérangeantes proviennent d’Emmanuelle Devos, dont j’ai trouvé le jeu prodigieusement agaçant. Une profusion de thèmes est abordée : adoption, reconnaissance, deuil, transmission, quête d’identité. « Rois et reines » pourrait être une sorte de poème désenchanté tragico-burlesque. « Rois et Reines », c’est la vie mise sur un piédestal (ou peut-être à son vrai niveau ), la mythologie de l’existence : « la vie -y-est un roman ». Evidemment je ne peux que reconnaître toutes ces qualités intrinsèques et d’autres encore : multitude de références cinématographiques, littéraires, picturales, mythologiques, latines, hellénistiques auxquelles même les prénoms des personnages n’échappent pas (mais est-ce une qualité ? Ou alors au sens d'attribut...). Alors au-delà de toutes ces qualités intrinsèques, au-delà du fait que j'avoue ne pas m’être ennuyée et n’avoir pas vu réellement passer les 2H30, au-delà de l’exploit de réaliser un film si singulier avec des saynètes qui resteront probablement (mais combien de temps ?), je n’arrive pas à céder à l’unanimisme de bon ton et ne peux m’empêcher de faire entendre une voix dissonante (pas autant que celle d’Emmanuelle Devos néanmoins), mon agacement ayant prédominé, agacement devant le (sur)jeu d’Emmanuelle Devos (pourtant si nuancé dans le sublime « Sur mes lèvres » d’Audiard !. Alors oui, comme elle le dit « Aimer c’est n’avoir pas à demander »…mais « jouer c’est peut-être aussi n’avoir pas à surjouer »), devant pléthore de citations, de références qui font un peu trop didactiques et « démonstration ostentatoire de savoir » qui m’ont constamment mise à distance de l’émotion ainsi que le caractère antipathique du personnage de Nora.
    A noter :
    - la sortie du livre de Marianne Denicourt « Mauvais génie », sorte de réponse à Desplechin qui aurait pillé la vie de l’actrice pour inélégamment écrire son film. L’art ou du moins celui qui y prétend peut-il tout justifier ? Ce sera la question du jour…
    -Le film a obtenu le prix Louis Delluc.

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  • « Les temps qui changent » d’André Téchiné : de sublimes « égarés » à Tanger.

    medium_temps_qui_changent.jpgUn premier amour peut-il devenir un dernier amour ? C’est autour de cette question passionnante, de cette idée malheureusement apparemment désuète, que tournent ces « temps qui changent » et c’est aussi la réponse affirmative à cette question qui dicte les actes d’Antoine (Gérard Depardieu) qui depuis plusieurs années cherche à venir travailler et diriger un chantier à Tanger pour retrouver Cécile (Catherine Deneuve) qu’il a aimée 30 ans plus tôt. Cécile s’est pourtant remariée mais cela n’arrête pas Antoine persuadé que ce premier amour doit être son dernier amour. Le couple mythique du non moins légendaire « Dernier métro » de Truffaut se trouve ici à nouveau réuni pourtant leurs retrouvailles seront ici aux antipodes du romantisme. Ce sera dans un supermarché. Ce sera l’émotion qui submerge Antoine. Ce sera Antoine qui tellement bouleversé se cogne contre la vitre du supermarché. Ce sera le mari de Cécile (interprété par Gilbert Melki) qui vient au secours d’Antoine. Ce sera Cécile qui le découvre, là, à terre, le nez ensanglanté. Et il va se cogner à la vie, à la réalité l’idéaliste Antoine. La réalité des temps qui changent. La réalité de l’indifférence de Cécile. La réalité des corps et des situations bouleversés. La réalité de l’oubli.
    Là où d’autres auraient démontré, insisté, prenant le spectateur en otage, lui dictant ses émotions, Téchiné sait suggérer par une colère subite, une main qui se pose sur une autre, un regard fuyant. Depardieu est magistral en colosse fragile et Deneuve étonnant de fragilité endurcie. On pourra regretter que Téchiné amorce plusieurs histoires, tous ces destins qui s’entremêlent nous laissant un goût d’inachevé, mais faisant la force du film ne le réduisant ainsi pas à un clin d’œil cinéphilique. La caméra vacille constamment, hésite, cherche, bouge, change… Cécile vacillera-t-elle à son tour ? Un premier amour peut-il devenir un dernier amour ? Pour le savoir, rendez-vous dans les salles obscures pour ce voyage passionné et passionnant à Tanger que je vous recommande vivement et qui ravira forcément les inconditionnels du cinéaste (dont je suis) et qui ravira ceux qui s’agacent du cynisme ambiant. (dont je suis également).
    Un film inégal, mélancolique traversé par de fugaces instants magiques comme seul Téchiné en a le secret, comme chacun de ses films en recèle.
    Note : A voir absolument du même cinéaste « Les Egarés », « Hôtel des Amériques », « le lieu du crime » …et tous les autres.

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  • Les sœurs fâchées d’Alexandra Leclère : un premier film très prometteur.

    medium_soeurs.2.jpgPour son premier film Alexandra Leclère a choisi de nous conter l’histoire de Louise (Catherine Frot), esthéticienne au Mans, venue passer 3 jours chez sa sœur Martine (Isabelle Huppert), à Paris pour rencontrer un potentiel éditeur. C’est dans ce face à face singulier que réside tout l’intérêt de ce premier film plus que prometteur. Louise va malgré elle faire exploser l’existence glacialement routinière de Martine. Renoir aurait appelé ce film un « drame gai », tant la frontière entre drame et comédie est étanche avec pour résultat un film au rythme enlevé au cours duquel on ne s’ennuie pas une seule seconde. C’est une comédie savoureuse, savoureusement grinçante même dans laquelle comédie et noirceur, voire cruauté s’entremêlent. Le face à face entre Louise et se joie de vivre constante, sa gentillesse inaltérable, presque envahissante, et la cinglante Martine est jubilatoire. Une magnifique scène d’opéra avec leurs visages en gros plan résume merveilleusement la capacité émotive de l’une et l’indifférence, l’indolence, de l’autre. Catherine Frot interprète magnifiquement ce rôle en or, véritable personnage chaplinesque faisant penser à Villeret ou à Bourvil pour cette impression donnée au spectateur de pouvoir passer du rire à la mélancolie avec une déconcertante facilité. Les seconds rôles sont également brillamment distribués avec un François Berléand, dans un rôle inédit et Brigitte Catillon, parfaite dans le rôle de la parisienne snob et cynique. Le sujet se prêtait à la caricature, la réalisatrice-scénariste ne plonge jamais dans cet écueil. On songe à de brillantes références, notamment à Claude Sautet, cette « histoire simple »étant aussi celle « d’un cœur en hiver »capable de colères et de violence soudaines comme souvent chez les personnages de Sautet, une référence corroborée par la présence de la lancinante mélodie de Philippe Sarde, compositeur attitré de Claude Sautet. Ce film n’est néanmoins pas une copie de tel ou tel style, il possède son ton bien à lui, la singularité d’une réalisatrice qui devrait compter…
    Remarque:Alexandra Leclère a signé en 2002 un court-métrage, Bouche-à-bouche, avec Alexandra Vandernoot et Helene Foubert dans le rôle de... deux soeurs.

    Sandra.M

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  • "Les montagnes russes" : pour voir un Alain Delon inédit

    Les Montagnes russes d’Eric Assous, avec Alain Delon et Astrid Veillon,
    Théâtre Marigny ;

    De mémoire de delonophile, je me souvenais l’avoir vu poignant, bouleversant (notamment dans « Variations énigmatiques » d’Eric Emmanuel Schmitt, à ce jour mon plus beau souvenir de spectatrice de théâtre : un texte brillant que je me lasse pas de relire-et que je vous recommande vivement !- pour un acteur alors au sommet de son art…dans un rôle ambigu, un personnage inoubliable ) , je me souvenais l’ avoir vu susciter et interpréter toutes les palettes de l’émotion à l’exception d’une seule : l’humour . Un regard mélancolique et captivant, une aura indéniable, un charisme de monstre sacré du cinéma, un regard qui vous happe dans des profondeurs d’émotion eh oui, et pourtant… l’interprète inoubliable de Visconti, Verneuil, Losey, Clément et tant d’autres n’avait jamais fait rire… Je le soupçonnais pourtant d’être très loin d’être dénué d’humour, me souvenant l’avoir vu rire aux éclats lors du festival du film policier de Cognac 2002, là, à deux mètres de moi,(j’étais alors membre d’un jury de cinéphiles) lors d’une soirée organisée par le festival, où il arriva tel un fauve majestueux, impérial et admiré, imposant un silence respectueux et moi n’en croyant pas mes yeux d’être assise si proche de celui qui m’avait fait aimer le cinéma de « la piscine » au « cercle rouge » à « M.Klein », tous ces chefs d’œuvre qui jalonnent cette carrière exemplaire. Alors non pas qu’il n’y parvenait pas mais on l’apprécie dans le mystère, dans l’indicible comme dans « Le Samouraï », dans ces films où il n’a pas besoin de parler pour être, ou de démontrer pour montrer. C’est donc un des intérêts des « Montagnes russes » de nous montrer Alain Delon drôle, humain (trop humain ?), interprétant un personnage presque pitoyable, et le spectateur presque déçu d’y croire là encore, là aussi… Eh oui Alain Delon peut être humain nous qui le croyions surhumain. La pièce vaut aussi le déplacement pour la remarquable interprétation et l’énergie incontestable d’Astrid Veillon…
    Sandra.M

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