Le Jardin du Luxembourg
Première de mes photos
d'une longue liste consacrée à Paris....
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Première de mes photos
d'une longue liste consacrée à Paris....
36 quai des Orfèvres d'Olivier Marchal
Gardant le souvenir de « Gangsters », le premier film d’Olivier Marchal brillamment écrit et réalisé (que je recommande à tous les amateurs de film policier pour sa réalisation mais avant tout pour la prestation remarquable de Richard Anconina et un scénario palpitant), j’attendais avec impatience de pouvoir emprunter le chemin du Quai des Orfèvres et je n’ai pas été déçue. D’emblée Olivier Marchal nous plonge dans l’ambiance, les coulisses même du 36 quai des Orfèvres, un 36 Quai des Orfèvres comme on ne l’avait jamais vu parce-que dépeint de l’intérieur par quelqu’un qui sait ce dont il parle (Olivier Marchal est un ancien policier)et c’est probablement ce qui induit une des principales qualités du film qui à, l’instar de Giovanni avec l’univers des truands, nous décrit cet univers d’une manière inédite et non manichéenne et surtout crédible. Nous ne sommes pas entre les bons et les méchants, entre les policiers et les truands mais AVEC les policiers notamment grâce à une caméra qui les dissèque et les poursuit nous donnant la sensation d’appréhender leur intériorité. Olivier Marchal n’est pas pour autant indulgent à leur égard et dès les premières séquences la frontière netre « flics et voyous » nous est décrite comme particulièrement étanche. Avant d’être la peinture d’un milieu « 36 quai des Orfèvres » est celle de deux personnages : Léo Vrinks, patron de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention), interprété par Daniel Auteuil et Denis Klein, patron de la BRB (Brigade de répression du banditisme), interprété par Gérard Depardieu. C’est l’histoire de la confrontation entre ces deux policiers, ces deux solitudes, aux méthodes diamétralement opposées , de leur face à face palpitant , de leurs doutes, leurs lâchetés, leurs ambitions, leurs compromis .Si le film d’Olivier Marchal a sa propre singularité, on ne peut néanmoins s’empêcher de songer à Melville, à Coppola (Depardieu filmé en « Parrain »), à Michael Mann… de brillantes références même si Olivier Marchal a indéniablement son propre style. Tous les ingrédients d’un polar sont réunis : un scénario ciselé, un esthétisme épuré et particulièrement adapté au propos entre noir et blanc et ombre et lumières, une musique mettant en exergue le suspense jubilatoire(une musique omniprésente regretteront peut-être certains). On peut peut-être également regretter une fin un peu trop explicative en raison de quelques plans superflues mais qui n’en reste pas moins judicieuse... 36 Quai des Orfèvres est un polar âpre et captivant, désabusé et passionnant, dans lequel on suit, le souffle coupé, les obstacles et les cas de conscience, la solitude et la rage auxquels est confronté Léo Vrinks, magistralement interprété par Daniel Auteuil… Et si ce film a autant de succès c’est certainement parce-que Olivier Marchal renouvelle et fait renaître un genre passionnant dont depuis quelques années, le cinéma américain détenait le monopole…Nous attendons avec impatience le prochain ! A noter enfin des seconds rôles dignes des polars de la grande époque au premier rang desquels Mylène Demongeot.
Le prochain festival du film policier de Cognac aura lieu du 7 au 10 Avril 2005...
Membre de son jury Première en 2002 (récit sur mon site: "Mon festival du cinéma"), j'en garde de magnifiques souvenirs et le souhait de pouvoir y retourner... Je le recommande en tout cas pour les amateurs de cinéma policier(dont je suis)... même si les films en compétition sont parfois de qualité décevante!
Le prochain festival du film asiatique de Deauville se déroulera du 9 au 13 Mars 2004, un festival que je vous recommande pour sa convivialité, les découvertes cinématographiques qui le jalonnent immnanquablement (cf Kim Ki Duk et le magnifique "Printemps, été, automne, hiver et printemps" l'an passé (à voir absolument si ce n'est fait!) et la douce mélancolie qui se dégage de Deauville à cette période!
Pendant qu'il est encore à l'affiche je vous recommande plus que vivement "Le secret des poignards volants" de Zhang Yimou, vu à une heure tardive au dernier festival de Cannes et qui a réussi l'exploit de me maintenir éveillée et même captivée à une heure de projection plus que tardive après une journée intense de salles obscures (eh oui...ce n'est pas ce qu'on croit la vie de festivalier...). Un film lyrique, poétique, romantique, sublime aussi bien visuellement que du point de vue scénaristique...La quintessence du film asiatique. Courez-y!! Pour rêver éveillé...
A voir aussi, dans un tout autre style, beaucoup plus réaliste, proche du documentaire et non moins passionnant: "Maria full of Grace" de Joshua Marston. Voir ma critique sur mon site sur le festival du film américain de Deauville :
http://monsite.wanadoo.fr/deauvilleles30ans
"La demoiselle d'honneur" de Claude Chabrol
(Sortie le 17 novembre 2004, 1H50, Avec Benoît Magimel, Laura Smet, Aurore Clément Bernard Le Coq etc)
Un film de Chabrol, c’est bien souvent la promesse d’un voyage dans la noirceur humaine, mais un voyage jamais ennuyeux et cette « demoiselle d’honneur » n’a pas dérogé à la règle. Ce voyage là nous emmène à nouveau dans l’univers de Ruth Rendell qui avait déjà inspiré « La Cérémonie » en 1995.
Dès les premières minutes du film le spectateur est happé par cet univers aux frontières du fantastique, dans une ambiance diabolique qui se reflète autant dans les tenues vestimentaires que dans le jeu ambivalent des acteurs interprétant des protagonistes dont on ne parvient à dire s’ils sont diaboliques ou angéliques, une ambiance mise en exergue par des travellings avant fantomatiques ou un décor angoissant, une cave de laquelle émane une lumière rouge et à laquelle on descend comme en Enfer… Tout concourt à créer une atmosphère qui, bien qu’inquiétante, donne envie au spectateur de s’y plonger davantage encore pour découvrir les clefs de cet univers alors si proche et si lointain. Chabrol sait mieux que quiconque montrer la passion et ses ravages et filmer la petite bourgeoisie de province et ses travers, ses défauts, ses petitesses ici notamment incarnés par la lâcheté de Bernard Lecoq. Dans cet univers Senta (anagramme de Satan) n’en apparaît que plus fascinante parce-que n’obéissant à aucune règle, aucune morale si ce n’est celles qu’elle s’est dictée ou plutôt que la passion (la folie ?) lui a dictées. Alors lorsque le taciturne Philippe fait la connaissance de cette étrange demoiselle d’honneur au mariage de sa soeur, il se laisse envoûter ignorant jusqu’où cela le mènera. Entre ironie et noirceur, portrait caustique de la province et peinture de la passion, nous donnant l’impression que tout peut basculer à tout instant comme dans « La cérémonie » et nous tenant donc constamment en haleine, Chabrol a signé un film caustique et inquiétant, envoûtant, savoureux et inclassable qui vaut réellement le détour. Saluons enfin le jeu de Laura Smet ambiguë à souhait et de Benoît Magimel, comme toujours magistral.
Chers internautes et égarés du net, cinéphiles ou festivaliers impénitents ou à temps partiel,
Soyez les bienvenus sur ce blog d’une insatiable cinéphile dont la passion pour le septième art est tellement incurable, dévorante, immodérée et démesurée qu’elle a décidé de créer plusieurs sites, certes très artisanaux notamment un sur divers festivals de cinéma "Mon festival du cinéma" et un autre sur "le festival du film américain de Deauville 2004", pour vous la faire partager. Ces sites étant devenus trop exigus et contraignants ne me permettant de m’épancher autant que je le souhaitais, j’ai donc décidé de créer ce blog plus à la démesure de ma passion. Il n’en sera pas moins aussi subjectif que mes précédents sites et tout aussi peu didactique. J’espère avant tout vous mener dans un périple cinématographique dont l’itinéraire sera tracé par mes émotions cinéphiliques…avec le déraisonnable espoir de vous transmettre mes coups de cœur pour un film, un cinéaste, un univers ou pour l’un de ces festivals qui ont exacerbé ma passion et que je parcours depuis 11 ans déjà. Le festival du film américain de Deauville fut le premier d’entre eux et depuis cette évidence, j’y retourne invariablement et toujours avec un immense plaisir, puis au gré de mes sélections dans des jurys de festivals j’ai découvert les festivals de Paris (membre du jury jeunes 1998), Dinard (membre du jury de professionnels 1999) , Cognac (membre du jury Première 2002), Cabourg (membre du jury des courts-métrages 2002), Cannes (membre du prix de la jeunesse 2001), Rennes (Travelling)et Saint-Malo (membre du jury du public 2004), et bien sûr Deauville depuis 1994 (membre d'un jury de cinéphiles du festival du film américain en 2000, membre du jury PRemière du festival du film asiatique en 2005) : des expériences toujours passionnantes, forcément singulières, indubitablement enrichissantes. Des instants indélébiles au cours desquels la frontière entre fiction et réalité fut bien souvent si étanche. Un festival c’est en effet aussi une sorte de « comédie (in)humaine », le spectacle de la réalité se confondant avec celui de l’écran, chacun interprétant un rôle, surjouant même parfois. Un concentré de cinéma. Un concentré de vie. Tout est exacerbé, excessif, parfois irréel, presque surréaliste. Je vous invite donc à plonger dans ce concentré de vie et de cinéma, à suivre mon périple subjectif et qui se revendique comme tel, au cours duquel j’ai cependant essayé de me départir de tout préjugé, de toutes influences, de ne pas dénigrer gratuitement (trop consciente du travail colossal que peut représenter la création d’un long métrage ou même d'un court-métrage et sachant à quel point une ligne assassine est facile et peut être blessante). Ces pérégrinations cinématographiques seront ponctuées d’étapes littéraires, théâtrales, télévisuelles, voire touristiques. Le cinéma n’est pas un univers cloisonné et indépendant des autres arts et dans le mien ces différents domaines se mêlent indéniablement. Si j’ai souhaité appeler ce blog « Mon festival du cinéma », c’est pour qu’il soit à l’image d’un festival : vivant, festif, sélectif, interactif( n'hésitez pas à réagir sur ce blog ou sur mon forum), singulier avec des coups de cœur, des hommages, des évènements. Alors je vous souhaite un bon voyage parfois chaotique, imprécis, imprévu mais préparé avec passion… qui j’espère vous donnera envie d’emprunter les mêmes chemins…même s’ils sont parfois tortueux ou même s’ils sortent parfois des sentiers battus ou du « politiquement correct ». Cocteau disait que "l'objectif de l'écran est de permettre à un grand nombre de personnes de vivre ensemble un même rêve",mon objectif est donc de vous faire partager le mien, celui dans lequel l'écran m'a plongée depuis une dizaine d'années déjà et que j’espère poursuivre toute mon existence.
« Cinéphilement vôtre »
Sandra.M