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Par Sandra Mézière. Le 7ème art raconté avec passion depuis 2003. 4000 articles. Festivals de cinéma en direct : Deauville, La Baule, Cannes, Dinard...Critiques de films : avant-premières, à l'affiche, classiques. Actualité de romancière. Podcast.
Demain, je complèterai avec d'autres photos et mes commentaires sur ce (beau) palmarès et cette soirée qui fut pour moi redoutée après des semaines (mois) loin de la vie parisienne, et peut-être de la vie tout court, mais une soirée qui fut finalement douce et conviviale entourée de belles personnes. La suite demain. En attendant, retrouvez le palmarès de cette 19ème cérémonie des Prix Lumières (remis par la presse étrangère aux films français et francophones) ci-dessous.
C'est "La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2" d'Abdellatif Kechiche qui a triomphé en remportant les 4 catégories dans lesquelles le film était nommé, un palmarès qui préfigure sans doute celui des César.
Guillaume Gallienne a également été doublement primé, pour "Les Garçons et Guillaume, à table !" .
Roman Polanski peut ajouter un nouveau Prix Lumières à sa collection avec celui du scénario pour « La Vénus à la fourrure ».
Et « Grand Central » a également été doublement récompensé puisque Léa Seydoux l’a été pour « La Vie d’Adèle » mais aussi pour le film de Rebecca Zlotowski, le film ayant aussi reçu un prix spécial du jury.
Je vous propose également quelques critiques de films en lice:
Demain soir, je serai en direct de la cérémonie des Prix Lumières 2014 pour vous faire vivre la cérémonie en direct (sur twitter : @moodforcinema). Le palmarès sera bien sûr publié ici dès demain soir. Vous trouverez également en bas de cet article les résultats du concours qui ont permis à 10 d'entre vous de remporter leurs pass et, ci-dessous, le programme de la soirée et les nommés ainsi que les différents liens pour tout savoir sur la cérémonie.
Chaque année, je vous parle de cette cérémonie qui eut lieu pendant plusieurs années à la Mairie de Paris et qui se déroulera cette année à l’Espace Pierre Cardin, à 21H, le 20 janvier 2014 et qui récompense les meilleurs films français et francophones de l’année, des récompenses décernées par la presse étrangère et qui préfigurent souvent les résultats des César qui ont lieu un mois plus tard, devenant au fil des années un évènement incontournable et la première remise de prix majeure de la nouvelle année en France.
Organisés par l’Académie des Lumières qui a vu le jour en 1995 à l'initiative de Daniel Toscan du Plantier et du journaliste américain Edward Behr, les Prix Lumières récompensent le cinéma français et francophone.
À l'image des Golden Globe Awards décernés chaque année par l'Association de la presse étrangère de Hollywood, l'Académie des Lumières veut souligner le grand intérêt que porte au cinéma français la presse internationale largement représentée à Paris.
« Quai d’Orsay » de Bertrand Tavernier est en tête des nominations avec 5 nominations devant « La vie d’Adèle » et « 9 mois ferme » avec 4 nominations.
C'est Carole Bouquet qui présidera cette année la cérémonie.
La cérémonie sera présentée par Patrick Fabre et Estelle Martin.
La cérémonie rendra hommage aux cinéastes Georges Lautner et Patrice Chéreau.
Les cinémas belge (et notamment Yolande Moreau) et tunisien seront également à l'honneur de cette 19ème cérémonie.
C'est "Amour" de Michael Haneke qui, l'an passé avait reçu le prix du meilleur film. Il nous faut donc patienter dix jours avant de savoir qui aura l'honneur de lui succéder entre "9 mois ferme" d'Albert Dupontel, "Grand Central" de Rebecca Zlotowski, "La Vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2" d'Abdellatif Kechiche, "L’ Ecume des jours" de Michel Gondry, "Quai d’Orsay" de Bertrand Tavernier, "Renoir" de Gilles Bourdos.
Je vous ferai vivre cette cérémonie en direct (twitter : @moodforcinema , hashtag : #PDL2014, #PrixLumieres ) et bien entendu vous pourrez retrouver ici mon compte rendu complet et le palmarès détaillé ainsi que sur mes sites http://inthemoodlemag.com et http://inthemoodforfilmfestivals.com . Pour en savoir plus, vous pouvez également consulter le site officiel ou retrouver mes récits des cérémonies des années précédentes.
Comme chaque année, j'ai le grand plaisir de vous faire gagner vos pass pour le Festival du Film Asiatique de Deauville, un rendez-vous festivalier devenu incontournable, pour moi bien sûr mais aussi désormais pour les cinéphiles et passionnés de cinéma asiatique, un festival qui a gagné en qualité, renommée et festivaliers au fil des années pour constituer désormais un évènement cinématographique essentiel de l'année.
Cette 16ème édition aura lieu du 5 au 9 mars 2014. Son affiche (que vous pouvez découvrir ci-dessus) a été dévoilée avant-hier. Vous pouvez également retrouver toutes les informations sur le festival sur www.deauvilleasia.com, sur la page Facebook officielle et sur twitter ( @deauvilleasia). Vous pouvez par ailleurs d'ores et déjà acquérir vos pass, ici: http://badgecid.com . Comme chaque année, je vous ferai vivre le festival en direct de l'ouverture à la clôture sur mes différents sites et principalement sur Inthemoodforfilmfestivals.com, Inthemoodfordeauville.com, Inthemoodlemag.com et Inthemoodforcinema.com mais aussi sur twitter (@moodforcinema, @moodfdeauville, @moodforfilmfest). Je vous informerai bien entendu de la programmation ici dès qu'elle sera dévoilée.
Avant de vous parler de cette édition 2014, je vous propose un petit retour sur l'édition 2013, l'occasion aussi pour moi de vous parler de mon amour inconditionnel pour ce festival et la ville qui l'accueille. Quelques réponses aux questions du concours pourraient bien se trouver parmi les lignes à venir...
L'an passé, un soleil insolent irradiait les planches tandis que, au CID, les spectateurs effectuaient une plongée dans la noirceur d’une société asiatique souvent oppressée par une crise décidément bel et bien mondiale, du moins pour ce qui concernait les films en compétition qui ne furent pas moins passionnants justement parce qu’ils mettaient en lumière cette face sombre et souvent ignorée ou en tout cas masquée par d’autres (ir)réalités.
Parmi ces films qui mettaient en lumière une face sombre de l'Asie à l'image des trois exemples très différents cités ci-dessous, il y eut notamment le film philippin « APPARITION » de Vincent SANDOVAL qui a reçu le prix du public, un film qui se déroule dans un lieu en apparence hors du temps, un récit tragiquement universel sur la barbarie, la lâcheté, l’oppression. Un cri dans le silence, vibrant, notamment grâce à des interprètes exceptionnelles et une réalisation maîtrisée qui joue habilement du clair obscur, de la blancheur et de la noirceur, un défi relevé en 8 jours seulement.
Le grand prix décerné à "I.D" de Kamal K.M était une plongée dans l’envers du décor de Bollywood et de l’Inde mais surtout le reflet pertinent d’une société mondialisée (et car mondialisée) individualiste.
Le prix de la Critique, décerné à TABOOR de Vahid VAKILIFAR (Iran) était non moins sombre et passionnant même s'il avait décontenancé les spectateurs. Je me souviens encore de son premier (long) plan d’une beauté et d’une singularité étranges et marquantes : un homme revêt une combinaison métallique dans une roulotte tapissée d’aluminium. La scène s’étire en longueur et nous laisse le temps d’appréhender la composition de l’image, d’une fascinante étrangeté, une fascinante étrangeté qui ne cessera ensuite de croître. Tout semble rare, dans ce film : les dialogues, les personnages…et même le scénario. Malgré tout, la fascination opère pour cet univers et ce personnage entre la science-fiction et une réalité métaphorique bien sûr impossible à traiter frontalement dans un pays soumis à la censure, la surveillance et l’oppression. Tout est à la fois banal et étrange, quotidien et irréel comme cette viande qui cuit longuement filmée (et qui aura fait fuir plus d’un spectateur) qui prend soudain un tout autre sens. Un film radical et « absurde » dans un pays dont l’Etat l’est lui-même au point sans doute de ne pas se reconnaître dans cet univers carcéral, répétitif, cloisonné, oppressant, dans cette société qui étouffe, déshumanise, condamne à l’isolement, au silence, à se protéger des « radiations », d’un ennemi invisible mais bel et bien là. Le temps s’étire (longs couloirs, tunnels, longs plans fixes) quand il est dicté par une force supérieure qui « irradie », invisible et redoutable, et réduit l’être humain à être cette machine silencieuse et désincarnée. Un film qui s’achève par un plan splendide d’un homme dans la lumière qui se détache de la ville et la surplombe loin de « la violence du monde extérieure » rappelant ainsi le beau discours du réalisateur avant la projection qui avait dédié le film à son père « qui a toujours su préserver sa belle nature de la violence du monde extérieur ». Un film qui ne peut laisser indifférent, une qualité en soi. Un prix de la critique prévisible pour le film visuellement le plus inventif, opaque et radical, et malin.
9 films étaient ainsi l'an passé projetés dans le cadre de la compétition et autant de regards, d’univers différents que de nationalités malgré cette noirceur commune et un instructif voyage dans la société, la culture et le cinéma asiatiques. Seuls, égarés, broyés par la crise, la solitude, oppressés, perdus dans la multitude, les personnages des films de cette compétition étaient tous en errance sous ou en quête d’ une identité et d’un ailleurs souvent inaccessible.
L'édition 2013 fut aussi marquée par deux hommages et par la venue de deux grands cinéastes: Wong Kar Wai et Sono Sion (comme vous le verrez sur mes vidéos ci-dessous).
Le plus beau film de cette édition 2013 fut pour moi "The Land of hope" de Sono Sion, d'ailleurs même pour moi le plus beau film de l'année 2013 toutes nationalités et catégories confondues, un film dont la beauté mélancolique et poétique fait écho à celle de Deauville qui ne cessera jamais de me surprendre et ravir. Un film porté par un cri de révolte et l’énergie du désespoir, plus efficace que n’importe quelle campagne anti-nucléaire et surtout l’œuvre d’un poète, un nouveau cri d’espoir vibrant et déchirant qui s’achève sur un seul espoir, l’amour entre deux êtres, et une lancinante litanie d’un pas, qui, comme l’Histoire, les erreurs et la détermination de l’Homme, se répètent, inlassablement. Un film d’une beauté désenchantée, d’un romantisme désespéré (cette scène où le couple de vieux paysans danse au milieu du chaos est à la fois terriblement douce et violente, sublime et horrible, en tout cas bouleversante), d’un lyrisme et d’une poésie tragiques avec des paraboles magnifiquement dramatiques comme cet arbre -et donc la vie- qui s’embrasent mais aussi un travail sur le son d’une précision et efficacité redoutables. Vous pourrez retrouver la critique complète de ce film que je vous recommande plus que vivement dans le compte rendu précité.
Si j'aime le cinéma asiatique, j'aime aussi passionnément la ville qui lui sert de décor et sa douce mélancolie qui lui fait judicieusement écho. Je ne connais pas d’endroits, ou si peu, dont la beauté soit aussi agréablement versatile, dont les couleurs et la luminosité lui procurent une telle hétérogénéité de visages. Oui, Deauville a mille visages. Loin de l’image de 21ème arrondissement de Paris à laquelle on tendrait à la réduire (qu’elle est aussi, certes), ce qui m’y enchante et ensorcelle se situe ailleurs : dans ce sentiment exaltant que procurent sa mélancolie étrangement éclatante et sa nostalgie paradoxalement joyeuse. Mélange finalement harmonieux de discrétion et de tonitruance. Tant de couleurs, de visages, de sentiments que j’éprouve la sensation de la redécouvrir à chaque fois. Bien sûr, je la préfère très tôt le matin, mystérieuse, presque déserte, qui émerge peu à peu des brumes et de l’obscurité nocturnes, dans une âpre luminosité qui se fait de plus en plus évidente, incontestable et enfin éblouissante. Ou le soir, quand le soleil décline et la teinte de couleurs rougeoyantes, d’un ciel incendiaire d’une beauté insaisissable et improbable et que je m’y laisse aller à des rêveries et des espoirs insensés. A l’image des êtres les plus intéressants, Deauville ne se découvre pas forcément au premier regard mais se mérite et se dévoile récompensant le promeneur de sa beauté incendiaire et ravageuse aux heures les plus solitaires, avec des couleurs aux frontières de l’abstraction, tantôt oniriques, tantôt presque inquiétantes.
Mais plutôt que d'effectuer une nouvelle déclaration d'amour à Deauville je vous propose quelques liens à ce sujet:
Le roman et le recueil de nouvelles font partie de la collection e-LIRE de mon éditeur Numeriklivres défini par celui-ci comme "un écrin pour des bijoux littéraires" et j'en profite pour vous annoncer que j'aurai l'honneur d'être sur le stand de mon éditeur au Salon du Livre de Paris 2014 avec ces deux ouvrages.
Le Festival du Film Asiatique de Deauville 2014 se déroulera comme chaque année au CID de Deauville (cf photo ci-dessous).
CONCOURS
Cette année comme les années précédentes, 16 pass sont en jeu. Ils seront ainsi répartis
1er et 2ème prix: 4 pass (1 pour le 6, 1 pour le 7, 1 pour le 8, 1 pour le 9)
3ème et 4ème prix: 2 pass (1 pour le 8, 1 pour le 9)
5ème et 6ème prix : 2 pass (1 pour le 6, 1 pour le 7)
soit 6 gagnants qui se répartiront les 16 pass.
Vous pouvez participer jusqu'au 25 février 2014 à minuit. Vos réponses sont à envoyer à inthemoodforfilmfestivals@gmail.com avec, pour intitulé de votre email "Concours Festival du Film Asiatique de Deauville 2014". N'oubliez pas de me communiquer vos coordonnées (nom, prénom, email, numéro de téléphone). Les gagnants seuls seront contactés, par email après le 25 février. Pour faire partie des heureux gagnants, répondez correctement aux 10 questions suivantes. Les réponses ont toutes un lien avec Deauville et/ou le cinéma asiatique et/ou le Festival du Film Asiatique de Deauville. Bonne chance à tous!
1. Donnez-moi le titre du film dont est extraite l'image ci-dessous.
2. Citez le précèdent film du réalisateur du film dont est extraite l'image ci-dessous.
3. Quel est le rapport entre le film dont est extraite l'image ci-dessous et un des films primés au Festival du Film Asiatique de Deauville 2013.
4. De l'affiche de quelle édition du Festival du Film Asiatique de Deauville est découpée l'image ci-dessous?
5. De quel film est extraite l'image ci-dessous?
6. Comment se nomme le film dont est extraite l'image ci-dessous?
7. 2 indices pour découvrir un film. Quel est ce film?
-Primé au Festival du Film Asiatique de Deauville.
-En se référant au titre du film, Woody Allen aurait pu dire, pour paraphraser une citation qu'il affectionne... "..., c'est long, surtout vers la fin".
8. Qui a reçu le nouveau prix créé lors du Festival du Film Asiatique de Deauville de l'an passé?
9. En quelle année le Festival de Deauville a-t-il rendu hommage à ce cinéaste?
10. Que représente le Festival du Film Asiatique de Deauville pour vous?
Les nominations pour la 86ème cérémonie des Oscars viennent d’être dévoilées par l’acteur australien Chris Hemsworth qui a révélé la liste des nommés. La 86ème cérémonie des Oscars sera retransmise en direct le dimanche 2 mars sur ABC et c’est l’animatrice Ellen DeGeneres qui sera la maîtresse de cérémonie.
Avec 10 nominations, « Gravity » d’Alfonso Cuaron et « American Bluff » de David O’Russell figurent en tête de ces nominations puis « 12 Years a Slave » de Steve McQueen avec 9 citations.
« La Vie d’Adèle » n’est pas nommée à l’Oscar du meilleur film étranger (je me réjouis en revanche de la présence de "La Grande Bellezza"de Paolo Sorrentino, grand oublié du palmarès cannois 2013), en revanche la comédienne Julie Delpy est pour la deuxième fois nommé à l’Oscar du meilleur scénario adapté pour « Before Midnight ». Les directeurs de la photographie Philippe Le Sourd et Bruno Delbonnel sera quant à eux nommés pour « The GrandMaster » et « Inside Llewyn Davis« . Le court-métrage « Avant que de tout perdre », de Xavier Legrand and Alexandre Gavras est en lice pour l’Oscar du meilleur court métrage. « Moi, moche et méchant 2″, coréalisé par Pierre Coffin et « Ernest et Célestine » de Benjamin Renner, Stéphane Aubier et Vincent Patar sont nommés dans la catégorie film d’animation. Alexandre Desplat sera nommé pour la 6ème fois à l’Oscar de la meilleure musique pour « Philomena ».
Cate Blanchett (pour l’excellent « Blue Jasmine » de Woody Allen) se retrouve face à Amy Adams ( pour « American Bluff »), Sandra Bullock ( pour « Gravity »), Judi Dench ( pour « Philomena ») et l’habituée de la cérémonie Meryl Streep ( 17ème nominations pour « Un été à Osage County » !).
Leonardo DiCaprio remportera-t-il enfin la statuette tant convoitée (pour ma part, j’avoue que j’aurais préféré qu’il l’obtienne pour « Les Noces rebelles » ou « Shutter island » ou « The great Gatsby » pour se référer à un film de l’année)? Il se retrouve ainsi face à Chiwetel Ejiofor (« 12 Years a Slave ») et Matthew McConaughey (« Dallas Buyers Club ») Christian Bale (« American Bluff ») et Bruce Dern (« Nebraska »).
Je déplore par ailleurs qu'il y ait si peu de nominations pour le magnifique "All is lost" de J. Chandor et notamment que Robert Redford ne soit pas nommé comme meilleur acteur.
Meilleur film
"American Bluff" de David O'Russell
"Capitaine Phillips" de Paul Greengrass
"Dallas Buyers Club" de Jean-Marc Vallée
"Gravity" d'Alfonso Cuaron
"Her" de Spike Jonze
"12 Years a Slave" de Steve McQueen
"Nebraska" d'Alexander Payne
"Philomena" de Stephen Frears
"Le Loup de Wall Street" de Martin Scorsese
Meilleur réalisateur
David O. Russell pour "American Bluff"
Alfonso Cuaron pour "Gravity"
Alexander Payne pour "Nebraska"
Steve McQueen pour "12 Years a Slave"
Martin Scorsese pour "Le Loup de Wall Street"
Meilleure actrice
Amy Adams dans "American Bluff"
Cate Blanchett dans "Blue Jasmine"
Sandra Bullock dans "Gravity"
Judi Dench dans "Philomena"
Meryl Streep dans "Un été à Osage County"
Meilleur acteur
Christian Bale dans "American Bluff"
Bruce Dern dans "Nebraska"
Leonardo DiCaprio dans "Le Loup de Wall Street"
Chiwetel Ejiofor dans "12 Years a Slave"
Matthew McConaughey dans "Dallas Buyers Club"
Meilleur acteur dans un second rôle
Barkhad Abdi dans "Capitaine Phillips"
Bradley Cooper dans "American Bluff"
Michael Fassbender dans "12 Years a Slave"
Jonah Hill dans "Le Loup de Wall Street"
Jared Leto dans "Dallas Buyers Club"
Meilleure actrice dans un second rôle
Sally Hawkins dans "Blue Jasmine"
Jennifer Lawrence dans "American Bluff"
Lupita Nyong'O dans "12 Years a Slave"
Julia Roberts dans "Un été à Osage County"
June Squibb dans "Nebraska"
Meilleur scénario original
"American Bluff" par Eric Warren Singer et David O. Russell
"Blue Jasmine" par Woody Allen
"Dallas Buyers Club" par Craig Borten et Melisa Wallack
"Her" par Spike Jonze
"Nebraska" par Bob Nelson
Meilleur scénario (adaptation)
"Before Midnight" par Richard Linklater, Julie Delpy et Ethan Hawke
"12 Years a Slave" par John Ridley
"Le Loup de Wall Street" par Terence Winter
"Philomena" par Steve Coogan
"Capitaine Phillips" par Billy Ray
Meilleur film d'animation
"Les Croods" de Chris Sanders et Kirk DeMicco
"Moi, moche et méchant 2" de Chris Renaud et Pierre Coffin
"Ernest et Célestine" de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier
"La Reine des Neiges" de Chris Buck et Jennifer Lee
"Le Vent se lève" d'Hayao Miyazaki
Meilleur film documentaire
"The Act of Killing - L'acte de tuer"
"Cutie and the Boxer"
"Dirty Wars"
"The Square"
"20 Feet from Stardom"
Meilleur film en langue étrangère
"Alabama Monroe" de Felix Van Groeningen (Belgique)
"La Grande Bellezza" de Paolo Sorrentino (Italie)
"La Chasse" de Thomas Vinterberg (Danemark)
"L'image manquante" de Rithy Panh (Cambodge)
"Omar" d'Hany Abu-Assad (Palestine)
Meilleure musique de film
"La Voleuse de livres"
"Gravity"
"Her"
"Philomena"
"Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney"
Meilleure chanson originale
"Alone Yet Not Alone" de "Alone Yet Not Alone"
"Happy" de "Moi, moche et méchant 2"
"Let It Go" de "La Reine des neiges"
"The Moon Song" de "Her"
"Ordinary Love" de "Mandela : Un long chemin vers la liberté"
Meilleure photographie
"The Grandmaster"
"Gravity"
"Inside Llewyn Davis"
"Nebraska"
"Prisoners"
Meilleur montage
"American Bluff"
"Capitaine Phillips"
"Dallas Buyers Club"
"Gravity"
"12 Years a Slave"
Meilleurs effets spéciaux
"Gravity"
"Le Hobbit : la Désolation de Smaug"
"Iron Man 3"
"Lone Ranger, Naissance d'un héros"
"Star Trek Into Darkness"
Meilleurs décors
"American Bluff"
"Gravity"
"Gatsby le Magnifique"
"Her"
"12 Years a Slave"
Meilleurs costumes
"American Bluff"
"The Grandmaster"
"Gatsby le Magnifique"
"The Invisible Woman"
"12 Years a Slave"
Meilleurs maquillages et coiffures
"Dallas Buyers Club"
"Bad Grandpa"
"Lone Ranger, Naissance d'un héros"
Meilleur son (montage)
"All is Lost"
"Capitaine Phillips"
"Gravity"
"Le Hobbit : la Désolation de Smaug"
"Du sang et des larmes"
Meilleur son (mixage)
"Capitaine Phillips"
"Gravity"
"Le Hobbit : la Désolation de Smaug"
"Inside Llewyn Davis"
"Du sang et des larmes"
Meilleur court métrage documentaire
"CaveDigger"
"Facing Fear"
"Karama Has No Walls"
"The Lady in Number 6: Music Saved My Life"
"Prison Terminal: The Last Days of Private Jack Hall"
Il y a cinq ans, dans le cadre du jury des lectrices de Elle dont je faisais partie, je découvrais « La Délicatesse », le roman de David Foenkinos en lice pour le prix et dont le film éponyme est l’adaptation signée par ce dernier et Stéphane Foenkinos. Je découvrais aussi l’écriture fantaisiste, précise et délicate de David Foenkinos (oui, je l’avoue, il m’a fallu attendre son 8ème roman pour cela) après avoir remarqué la présence joliment discrète de l’auteur dans le cadre de feu Forum International Cinéma et Littérature de Monaco. Bien qu’ayant obtenu dix prix littéraires, « La Délicatesse » (à mon grand regret) n’avait pas reçu celui des lectrices de Elle...mais cela ne l’a pas empêché d’en vendre 700000 exemplaires et d’être traduit dans 21 pays...et c’est particulièrement rassurant. Rassurant de voir que pour cela il n’aura pas fallu faire voyager le lecteur dans le temps, ni lui raconter des histoires rocambolesques improbables, ni faire preuve d’un cynisme vengeur et racoleur, ni recourir à un style même pas digne d’un scénario avec deux phrases par page (vous voyez à qui je songe ?). Un livre dont l'auteur ose l'intituler « La Délicatesse » dans une société (pas seulement littéraire) souvent brutale qui prône et glorifie plutôt le cynisme, cela force déjà le respect. A l’encontre d’une société qui veut qu’une pensée se résume à 140 caractères d’exagération ou de mauvaise foi (ah, twitter, mon amour…), ou qu’une personne soit appréhendée et jugée en quelques secondes, le temps d’un regard scrutateur et sentencieux.
« C’est l’histoire d’une femme qui va être surprise par un homme. Réellement surprise ». Ainsi était résumé ce roman. C’est l’inverse aussi. L’histoire d’un homme qui va être surpris par une femme. Réellement surpris. Et c’est surtout l’histoire de Nathalie (Audrey Tautou), une jeune femme qui a tout pour être heureuse, jeune, belle, insouciante, amoureuse de François (Pio Marmaï) qui avait décidé de la séduire parce qu’elle avait choisi un jus d’abricot, ou à peu près. Ils se marièrent et n’eurent pas le temps d’avoir beaucoup d’enfants car François décède brutalement. Tout pourrait s’arrêter là. D’ailleurs, pour elle le temps s’est arrêté, le jour où la lecture de son livre a été interrompue par la mort de François, mais après le deuil va venir le temps de la renaissance, là où et comme on ne l’attendait pas : un jour, sans raison, un peu perdue dans ses rêveries, elle embrasse un de ses collègues, l’insignifiant Markus (François Damiens)...enfin a priori insignifiant. Va alors naitre l’idée de ce couple improbable…
Pas facile de transcrire à l’écran ce qui faisait en partie le charme du roman : l’écriture sensible, à la fois pudique et sensuelle, de David Foenkinos, une écriture émaillée d'une réjouissante fantaisie (aphorismes, digressions aussi savoureuses que décalées) qui faisait de ce roman une passionnante histoire autant qu'une aventure ludique pour le lecteur que Foenkinos, avec, décidément, une délicatesse quasiment amoureuse, n'oubliait jamais, ce qui n'est finalement pas si courant...
« La Délicatesse » est un film à l’image de son personnage principal : d’apparence simple, discret, grave et triste, il se révèle gai, d’une lucidité joyeuse, tendre, et il vous charme d’une manière totalement inexplicable. Le charme des rencontres impromptues, improbables, inattendues. Les plus belles. Et ce n’était pas gagné d’avance. Il faut voir la première apparition de face de Markus, au bout de trente minutes de film (on aperçoit son dos et ses mains lors d’une réunion auparavant mais son visage reste invisible, insignifiant) avec son physique peu évident, son allure débraillée, son assurance hasardeuse. Le jeu du comédien est tel, remarquable François Damiens qui se glisse dans la peau du personnage avec une apparente facilité déconcertante (aidé par la réalisation), que le spectateur finit (presque) par le trouver séduisant, par être charmé à son tour, et en tout cas par comprendre le charme qu’il opère sur Nathalie. Il apparaît comme un personnage aussi lunaire que solaire, grâce à une photographie bienveillante, qui auréole la deuxième partie du film d’une douceur rassurante (très belle photographie de Rémy Chevrin) mais aussi grâce à la douce et énergique bo d’Emilie Simon.
C’est sans doute cela la délicatesse : une sensation indicible, des petits gestes qui vous vont droit au cœur, une empathie du personnage qui emporte celle du spectateur et qui m’a totalement charmée. Par sa fantaisie (celle du roman qui se retrouve par petites touches). Par son mélange subtil de gravité et légèreté. Par sa manière d’appréhender le deuil et de célébrer le retour à l’espoir, à la vie.
Dommage peut-être que Markus ne parle pas davantage puisque dans le roman, le charme opérait surtout par la parole. Il n’empêche que ce film est d’une douceur aussi simple que renversante. Audrey Tautou est l’actrice idéale pour incarner Nathalie. A la fois fragile et décidée, entre détermination énergique et une grâce enfantine qui me fait toujours penser à Audrey Hepburn. Une actrice qui jongle habilement entre le drame et la comédie, à l’image du film qui mêle subtilement les deux genres.
Un bel hymne à la différence. Un film qui rend hommage aux anonymes, héros du quotidien, ces « émotifs anonymes » (on retrouve d’ailleurs une sensibilité commune avec celle de Jean-Pierre Améris), ces êtres vulnérables qui se découvrent plus qu’ils ne se remarquent mais qui n’en sont que plus intéressants. Avec le même sens de la précision et de l’humour décalé (ah, les joies de la Suède et du 114), avec ces mêmes accents truffaldiens, David et Stéphane Foenkinos réussissent non pas à transposer mais à retranscrire le style enchanteur du roman, son romantisme décalé et dénué de mièvrerie.
Un délicieux film d’une gravité légère à déguster sans modération, l’histoire d’une renaissance lumineuse qui fera du bien tous ceux qui ont été touchés par le deuil, à tous ceux qui ne croient plus à la beauté foudroyante des hasards et coïncidences et des rencontres singulières, qui ne croit plus que le bonheur réside là où on ne l’attend pas. Voilà ce film m’a totalement charmée, aussi rare (et précieux) que la délicatesse qu’il met en scène, avec le même charme progressif et non moins ravageur. A (re)voir absolument!