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angelina jolie

  • Avant-première- "L'échange" de Clint Eastwood: politique et manichéen

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    John Malkovich, au CID, présentant "L'échange", au 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, photo http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com
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    Photo ci-dessus, Clint Eastwood lors du 61ème Festival de Cannes (photo "In the mood for Cannes")
    Ci-dessus, John Malkovich présentant "L'Echange" au 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville (vidéo http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com )
     Ce film (qui sort demain en salles, en France) projeté en Première au Festival du Cinéma Américain de Deauville avait été projeté en compétition du 61ème Festival de Cannes. Vous pouvez retrouver ma critique écrite lors de ce 61ème Festival de Cannes ci-dessous et également sur "In the mood for Cannes", mon blog consacré à ce 61ème Festival de Cannes.
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    Ci-dessus, Angelina Jolie dans "L'échange"
    Critique publiée sur "In the mood for Cannes" lors de la présentation en compétition du 61ème Festival de Cannes de "L'échange":
     L'évènement d'hier c'était la projection de "L'échange" de Clint Eastwood. Les échos étaient tels que même en séance du lendemain dans la salle du 60ème, sorte de séance de rattrapage qui permet de voir les films le lendemain des projections dans le Grand Théâtre Lumière, la salle était comble 1 heure 30 avant le début de la projection, certains ayant déjà évoqué une potentielle palme d'or pour Clint Eastwood.

    C'est avec fébrilité que j'entrai donc dans la salle, m'apprêtant à vivre une expérience cinématographique aussi intense que "Sur la route de Madison" (mon préféré de Clint Eastwood cinéaste mais aussi acteur, voir ma critique de "Sur la route de Madison" en cliquant ici).

    Le synopsis était en effet particulièrement attractif et propice à un suspense eastwoodien. Clint  Eastwood revenait ainsi hier sur la Croisette de nouveau avec un film noir 5 ans après y avoir présenté "Mystic River" dans lequel jouait un certain Sean Penn...

    Synopsis: Los Angeles, 1928 : un samedi matin, dans une banlieue ouvrière, Christine  (Angelina Jolie) dit au revoir à son fils Walter et part au travail. Quand elle rentre à la maison, Walter a disparu. Une recherche effrénée s’ensuit et, quelques mois plus tard, un garçon de neuf ans affirmant être Walter lui est restitué. Désorientée par l’avalanche de policiers et de reporters et par ses propres émotions, Christine ramène le garçon à la maison. Mais au fond de son coeur elle sait qu’il n’est pas son fils.

    Il en va des films comme des personnes: il y en a que l'on aimerait savoir détester ou par lesquels on aimerait savoir être envoûté. J'aurais aimé porter (et être portée par) un enthousiasme inconditionnel pour ce film d'un des maîtres du cinéma américain, malheureusement j'en suis ressortie avec une impression très mitigée.

     Inspiré de faits réels le scénario a été écrit par Joe Michael Straczynski et nous plonge dans l'angoisse puis le combat de cette mère dont le fils était la raison de vivre et dont le retrouver est la raison de se battre. C'est d'abord un portrait de femme meurtrie, courageuse, déterminée, portée par la foi et un espoir irrationnel qu'Angelina Jolie incarne avec beaucoup de talent, de sensibilité, avec l'aura des stars hollywoodiennes des années 40 et 50, un cinéma auquel Clint Eastwood rend d'ailleurs ouvertement hommage, notamment en nimbant la photographie, magnifique, d'une lumière subtilement surannée.

    Vous vous demanderez alors probablement pourquoi ce film dont l'action débute en 1928 et qui traite d'une réalité lointaine est pressenti pour recevoir la palme d'or alors que Sean Penn a précisé qu'il faudrait que le lauréat ait "conscience du monde dans lequel il vit", tout simplement parce que, et c'est là le grand intérêt du film, en nous parlant des injustices hier, Clint Eastwood nous parle de celles d'aujourd'hui. A quelques détails près, le sujet est finalement effroyablement actuel et le combat de Christine a une résonance intemporelle et universelle, de même que la corruption, le poids de la religion dans la société ou encore le rôle de la presse .

    Au risque de susciter de nombreuses réactions de désapprobation, ce qui m'a avant tout gênée c'est ce qui m'avait gênée dans la fin du scénario de "Million dollar baby": son caractère outrancièrement mélodramatique et davantage encore ici, ce à quoi se prête le style, en l'occurrence celui du film noir: le manichéisme. Ainsi Angelina Jolie incarne une femme qui ne fléchit ni ne doute jamais, le capitaine Jones incarne la corruption sourde des autorités, prêtes à tout pour voiler la vérité, imposer la leur, (même interner une femme saine d'esprit, tenter de lui faire croire et de faire croire à tous qu'un enfant qui lui est étranger est le sien) et donner l'image d'une police exemplaire. La vérité face au mensonge. La justice du combat d'une femme pour retrouver son fils face à l'injustice d'institutions corrompues. L'identification devrait être immédiate et pourtant ce manichéisme a fait que je suis toujours restée à distance, certes constamment là, mais à distance.

     Par ailleurs, si le sujet n'avait été tiré d'un fait réel, j'aurais  eu du mal à adhérer à cette histoire de tueur en série  bourreau d'enfants(dont un instant j'ai imaginé qu'il serait manipulé par la police, créant de nouvelles ramifications dans cette histoire finalement un peu trop limpide à l'image de sa réalisation d'un classicisme certes impeccablement maîtrisé) .

     Clint Eastwood reste un raconteur d'histoire exemplaire, sachant magnifier ses histoires et ses acteurs par une réalisation fluide mais à force de trop vouloir magnifier, à force de vouloir lui aussi, avec beaucoup de conviction, nous imposer sa vérité, il en oublie d'en donner le sentiment ave tout ce qu'elle recèle d'ambivalence.  Certaines scènes demeurent particulièrement réussies comme celle qui nous glace le sang, de la confession de l'enfant ou celle dans laquelle un psychiatre tente de convaincre et se convaincre de la folie de Christine. Nous retrouvons alors ici l'ambivalence qui fait défaut au reste du film, chacune de ses paroles ayant un double sens, chaque rictus, chaque regard, chaque mot pouvant témoigner de sa folie. Une démonstration implacable du caractère alors subjectif de la vérité.

    Clint Eastwood toujours reparti bredouille de la compétition cannoise (à l'exception d'un prix d'interprétation pour Forest Whitaker  dans "Bird") n'a rien obtenu à nouveau pour "L'échange", il  a en revanche été récompensé par le jury présidé par Sean Penn d'un prix pour l'ensemble de sa carrière.

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    Ci-dessus, la montée des marches de Clint Eastwood et Angelina Jolie pour "L'échange" au 61ème Festival de Cannes-Photo L'Oréal Cannes-
    Sandra.M
  • Le programme du 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville 2008 - 5 au 14 septembre 2008- (avec le complément de programmation du 20 août)

    affichedeauville2008.jpg34. 1975. 1995. 2007. 55000. 35. 15. 11. 5… : ces nombres ne sont pas les numéros du loto d’une contrée lointaine mégalomaniaque mais les nombres et dates clefs du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2008, créé en 1975 et qui aura lieu cette année pour la 34ème année consécutive.

    Quoiqu’il arrive pour moi, fin août début septembre est synonyme de Festival du Cinéma Américain de Deauville auquel j’assiste depuis 15 ans avec toujours le même enthousiasme, la même soif de découvertes cinématographiques, la même envie insatiable de visionner et découvrir aussi bien des films indépendants que des blockbusters puisque là se trouve l’originalité de ce festival , dans cette diversité de sa programmation, et surtout avec le souhait accru de vous faire partager ma passion pour ce festival et mes pérégrinations cinéphiliques puisque vous pourrez suivre le Festival en direct sur mon blog « In the mood for Deauville », de l’ouverture à la clôture du festival, un blog sur lequel vous pouvez d’ailleurs d’ores et déjà trouver le programme détaillé, et bientôt des critiques et articles en direct à l’image de ce que j’ai réalisé pour le Festival de Cannes sur « In the mood for Cannes » (blog lauréat du concours de blogs du Festival de Cannes 2008).

    Alors certes le générique du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2008 sera moins prestigieux et spectaculaire que celui du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007, exceptionnel (avec notamment Casey Affleck et Brad Pitt pour le chef d’œuvre de 2007 « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » d’Andrew Dominik, avec Matt Damon pour le trépidant « La vengeance dans la peau », avec George Clooney pour « Michael Clayton », avec Michael Douglas etc) mais la programmation 2008 reste néanmoins dense et diversifiée avec un générique plutôt alléchant. Sont ainsi notamment attendus : John Malkovich, Angelina Jolie, Spike Lee, Ed Harris , Uma Thurman, Helen Hunt, Pierce Brosnan, Renée Zellweger, Viggo Mortensen, Kevin Spacey, Laura Dern, Juliette Binoche, Carole Bouquet

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    Photo ci-dessus, inthemoodforcinema.com , Pierce Brosnan lors du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2005

    mamma mia affiche.jpgLe festival débutera en beauté et en chansons avec la comédie musicale de Phyllida Lloyd « Mamma mia ! », avec Meryl Streep et Pierce Brosnan, deux habitués du Festival qui devraient de nouveau être là cette année pour ce film basé sur des chansons du groupe Abba, un film tourné en Grèce où il caracole actuellement en tête du box-office. 

    Parmi les temps forts du festival, figurent, depuis 1977, les hommages cette année décernés au réalisateur, scénariste, producteur, comédien Spike Lee, à la comédienne Parker Posey, au comédien, réalisateur, producteur, scénariste Ed Harris et au réalisateur Mitchell Leisen.

    Autre temps fort que j’essaie de ne jamais manquer : la compétition de films indépendants créée en 1995 et qui a couronné des films singuliers et des cinéastes talentueux comme « Sunday » de Jonathan Nossiter (1997), « Dans la peau de John Malkovich » de Spike Jonze (1999), « Girlfight » de Karyn Kusama (2000), « Collision » de Paul Haggis (2005), « Little miss sunshine » de Jonathan Dayton et Valérie Faris (2006)…

    Cette année le jury présidé par Carole Bouquet (et composé de : Edouard Baer, Ronit Elkabetz, Pierre Jolivet, Cédric Kahn, Bouli Lanners, Cristian Mungiu, Leonor Silvera, Dean Tavoularis)  devra départager 11 films dont 5 premiers films pour remettre son Grand Prix et son Prix du Jury.

    Le jury Révélation Cartier  récompensant un des films de la compétition officielle pour ses qualités novatrices sera présidé par Zoe Cassavetes et composé de Léa Drucker, Diastème, Jalil Lespert et Ara Starck . (Complément de programmation du 20 août)

    Une nouvelle section nommée grand angle sera consacrée à une personnalité du cinéma américain afin de mettre en avant son travail particulier, cette année Charles Burnett. (Complément de programmation du 20 août)

    L'échange.jpg35 longs métrages inédits ont été sélectionnés à ce jour avec, parmi ceux-ci, ce qui a fait la renommée de ce festival : les  Premières parmi lesquelles « L’échange », le dernier film de Clint Eastwood avec Angelina Jolie présenté en compétition au dernier Festival de Cannes mais aussi « Appaloosa » de Ed Harris, « Coup de foudre à Rhode Island » de Peter Hedges avec notamment Juliette Binoche, « Hellboy 2 » de Guillermo del Toro,  « Lakeview Terrace » de Neil La Bute avec Samuel Lee Jackson, « Miracle à Santa Anna » de Spike Lee etc.

    affiche nuits américaines 2008.jpgLe Public Système Cinema, toujours en collaboration avec la Cinémathèque Française, a par ailleurs eu la bonne idée de reconduire les Nuits Américaines initiées en 2007, des classiques du septième art programmés 10 jours sur 10,  24H sur 24 et classés en 5 thématiques : la science-fiction, le film noir, la comédie, le mélodrame et la comédie musicale. Vous pourrez ainsi notamment revoir « Elle et lui » de Leo MacCarey, « Bienvenue à Gattaca » d’Andrew Niccol, « Le Mécano de la Général » de Buster Keaton, « Certains l’aiment chaud » de Billy Wilder, « Casablanca »  de Michael Curtiz ou encore « Sur la route de Madison » de Clint Eastwood et beaucoup d’autres chefs d’œuvre du cinéma américain que je vous recommande évidemment. A cette liste s’ajouteront « Les introuvables de Deauville », projetés chaque jour à 11h et parmi lesquels « Lettre d’une inconnue » de Max Ophuls ou encore « Le secret derrière la Csablanca.jpgporte » de Fritz Lang. Un pass de 10 euros exclusivement dédié aux Nuits Américaines sera ainsi édité.

    Comme chaque année, depuis 2003, vous pourrez également découvrir de passionnants, parfois édifiants, documentaires présentés dans la section « Les Docs de l’Oncle Sam », cette année au nombre de 7.  

    livre forestier.jpgLe prix Michel d’Ornano qui récompense un premier film français sera cette année décerné à Jean-Stéphane Sauvaire pour « Johnny Mad Dog », et le prix littéraire sera attribué à François Forestier pour « Marilyn et JFK ».

    Enfin, le festival s’achèvera par la cérémonie du palmarès le 14 septembre puis par le film de clôture, cette année « Then she found  me » de et avec Helen Hunt, avec également Colin Firth, Bette Midler, Matthew Broderick etc.

     Une édition 2008 qui a de quoi réjouir autant les cinéphiles les plus avertis que les amateurs de cinéma de divertissement…

     Alors le Festival 2008 fera-t-il mieux que 2007 avec ses 55000 spectateurs et ses 200000 visiteurs ? En tout cas la licorne qui figure sur l’affiche 2008 et qui semble survoler une mer troublante et mystérieuse, toujours aux couleurs de la bannière étoilée, accompagnée de ses étoiles intrépides sous un soleil insolent, nous laisse présager une édition then she found me2.jpgautant propice aux rêves qu’à la singularité que ce festival sait si bien concilier.

    farelly cartier 003.JPG Une édition que vous pourrez donc suivre sur « In the mood for Deauville », du 5 au 14 septembre prochain.

      Le pass public permanent coûte 145 euros (séances du soir sur cartes d'accès uniquement). Il existe également des badges journaliers. Pour connaître toutes les modalités d’accréditation, public et professionnel, je vous renvoie à cet article ou au site officiel du Festival.

    Un complément de programmation a été apporté ce 20 août avec notamment la composition du jury Révélation mais aussi une nouvelle section( Grand Angle), de nouveaux "Docs de l'Oncle Sam" et de nouvelles avant-premières, retrouvez-les en détails sur "In the mood for Deauville" : http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com

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     Quelques liens pour en savoir plus sur le Festival du Cinéma Américain de Deauville :

     -Le site internet officiel du Festival du Cinéma Américain de Deauville

    -Le site de l’office de tourisme de Deauville

    -Mon compte-rendu du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2005

    -Mon compte-rendu du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2006

    -Mon compte-rendu du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007

    -Le blog « In the mood for Deauville » pour suivre en direct le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2008 (conférences de presse, Premières, compétition etc), pour voir le programme détaillé et toutes les informations pratiques pour venir et assister au Festival, ainsi qu’une cinquantaine de liens internet concernant le festival...

    Sandra.M