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  • Présentation des premiers extraits de "Titanic" en 3D par Jon Landau (producteur): vidéo et avis

     

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    Ce matin, j'ai eu le plaisir de découvrir en avant-première quelques extraits de "Titanic" en 3D (le film sera en salles seulement le 4 avril 2012) suivis d'une séance de questions réponses avec le producteur Jon Landau. Ce dernier a notamment produit "Avatar" et "Titanic". Il a également notamment été  vice-président éxécutif de la production longs métrages chez Twentieth Century Fox mais surtout son travail avec les meilleurs talents créatifs fait qu'il maîtrise parfaitement le processus de création qui a conduit à cette nouvelle "version"  d'un des plus grands succès cinématographiques de tous les temps (amplement mérité, je vous en reparlerai plus longuement bientôt avec une critique du film).

    Le 4 Avril 2012, vous pourrez ainsi redécouvrir Titanic. Et je dis bien "redécouvrir" et non "revoir". J'étais au préalable sceptique... et il faut le dire d'emblée  : le résultat est saisissant. Jamais encore la 3D ne m'avait semblée avoir cet impact (d'ailleurs, jamais encore la 3D ne m'avait semblée avoir d'impact tout court)...et c'est d'autant plus fascinant que ce matin ne nous ont été montrés que des extraits. L'immersion a pourtant été immédiate. L'émotion au rendez-vous. La 3D n'est pas ici un gadget mais un véritable atout qui donne au spectateur de vraies sensations et émotions, d'ailleurs les scènes intimistes sont presque plus impressionnantes que les scènes à grand spectacle tant le spectateur a l'impression d'être un intrus, de s'immiscer dans l'action, et pas seulement d'en être spectateur.

    La scène où Rose déambule dans les couloirs en cherchant de l'aide nous donne la sensation magique et inquiétante d'être à ses côtés, et celle où Jack et Rose s'enlacent et "volent", la sensation est étourdissante comme si nous virevoltions aussi. La lâcheté, le courage, la beauté vous happent et heurtent plus que jamais, et c'est particulièrement troublant.

     Alors, bien sûr, l'art c'est aussi de laisser place à l'imaginaire du spectateur et sans doute ce nouveau procédé est-il une manière de prendre le spectateur par la main, de lui dicter ce qu'il doit regarder et même éprouver, ce qui pourrait faire s'apparenter le cinéma à une sorte de parc d'attraction. Mais dire cela après ce que j'ai vu ce matin serait réducteur. Au contraire, tous les éléments artistiques sont justement ainsi mis en valeur: jeu des acteurs, décors ...

    Je vous le garantis, ce Titanic-là permet de revisiter le film de James Cameron. Ou quand le cinéma devient une expérience au service de l'émotion, des sensations mais surtout du film et du spectateur ( et de l'industrie, sans doute: ce film a coûté 60 semaines et 18 millions de dollars...).

     En tout cas, vous aurez la sensation étrange, vertigineuse d'être réellement impliqué dans  une des plus belles histoires d'amour de l'histoire du cinéma. Histoire d'amour mais aussi d'orgueil, d'arrogance , une tragédie métaphorique des maux de l'humanité qui fait s'entrelacer mort et amour et qui reste aussi actuelle15 ans après. Un film avec de la profondeur (dans les deux sens du terme désormais), et pas un simple divertissement. Un moment de nostalgie aussi pour ceux qui, comme moi, l'ont vu en salles il y a 15 ans et pour qui ce sera aussi une romantique réminiscence.

    Le 12 Avril, plongez au "coeur de l'océan" et au coeur du cinéma... Je vous promets que vous ne regretterez pas le voyage, cette expérience unique, magique, étourdissante, réjouissante : définition du cinéma (du moins, de divertissement) finalement porté ici à son paroxysme! A voir et vivre absolument.

    "Il y a toute une nouvelle génération qui n'a jamais vu Titanic tel que nous l'avons conçu pour être présent" sur grand écran. Et cette fois, ce sera Titanic comme personne ne l'a encore jamais vu, remastérisé numériquement en 4K et minutieusement converti en 3D. Avec sa puissance émotionnelle intacte et des images plus fortes que jamais, ce sera  une expérience fabuleuse pour les fans comme pour ceux qui vont le découvrir". James Cameron

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  • Cérémonie et palmarès des Prix Lumières 2012 en direct ici

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    Comme chaque année, les remises de prix cinématographiques débutent avec les Prix Lumières. La cérémonie 2012 aura lieu demain, à la Mairie de Paris et j'y serai comme chaque année. Vous pourrez retrouver ici mes vidéos ainsi que le palmarès (également sur mon nouveau blog http://inthemoodlemag.com ) que j'essaierai également de vous faire suivre en direct sur twitter: http://twitter.com/moodforcinema

    Organisés par l’Académie des Lumières qui a vu le jour en 1995 à l'initiative de Daniel Toscan du Plantier et du journaliste américain Edward Behr, les Prix Lumières récompensent le cinéma français et francophone.  À l'image des Golden Globe Awards (auxquels un film français,  « The Artist », vient d’ailleurs de récolter 6 nominations ) décernés chaque année par l'Association de la presse étrangère de Hollywood, l'Académie des Lumières veut souligner le grand intérêt que porte au cinéma français la presse internationale.  Les Prix Lumières de la critique internationale sont attribués aux meilleurs films du cinéma français (ou francophone) de l’année précédente  par plus de 200 représentants de la presse internationale en poste à Paris.

    Catherine Jacob sera la présidente de cette cérémonie 2012 qui rendra hommage aux comédies avec, également, dans ce cadre, un hommage à Francis Veber.

    L'an passé "The Ghost Writer" de Roman Polanski et "Des Hommes et des dieux" de Xavier Beauvois avaient eu les honneurs de la cérémonie.

    Je me réjouis des 5 nominations (enfin 6..., cf la dernière nomination) pour "The Artist", après ses 6 nominations aux Golden Globes, pour moi incontestablement le film français de cette année...(retrouvez mon dossier spécial et ma critique, ici: http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2011/08/28/avan...   ) . Je vous laisse découvrir les autres nominations qui me semblent reflèter la diversité du cinéma français et cette année riche de succès et découvertes. Y figurent également en bonne place "Le Havre", "Polisse", "L'Exercice de l'Etat", "L'Apollonide" (6 nominations!) et un peu moins "Intouchables" (ce qui n'est pas pour me déplaire...). Souligné en rouge, mon propre vote.

     Vous pourrez retrouver le compte-rendu de cette cérémonie sur inthemoodforcinema.com mais également sur mon nouveau blog http://inthemoodlemag.com .

    Mon compte-rendu et mes photos  de la cérémonie des Lumières 2011: http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2011/01/15/palm..., Mon compte-rendu et mes photos de la cérémonie des Lumières 2010: http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2010/01/16/cere... ),

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    MEILLEUR FILM
    L’Apollonide - Souvenirs de la maison close de Bertrand BONELLO
    The Artist de Michel HAZANAVICIUS
    L’Exercice de l’Etat de Pierre SCHOELLER
    Le Havre de Aki KAURISMAKI
    ... Intouchables de Eric TOLEDANO, Olivier NAKACHE

    MEILLEUR REALISATEUR
    Bertrand BONELLO pour L’Apollonide
    Michel HAZANAVICIUS pour The Artist
    Aki KAURISMAKI pour Le Havre
    MAIWENN pour Polisse
    Pierre SCHOELLER pour L’Exercice de l’Etat

    MEILLEUR SCENARIO
    Bertrand BONELLO pour L’Apollonide
    Robert GUEDIGUIAN, Jean-Louis MILESI pour Les Neiges de Kilimandjaro
    Michel HAZANAVICIUS pour The Artist
    MAIWENN, Emmanuelle BERCOT pour Polisse
    Pierre SCHOELLER pour L’Exercice de l’Etat

    MEILLEURE ACTRICE
    Bérénice BEJO dans The Artist de Michel Hazanavicius
    Catherine DENEUVE, Chiara MASTROIANNI dans Les Bien-Aimés de Christophe Honoré
    Valérie DONZELLI dans La Guerre est déclarée de Valérie Donzelli
    Marina FOIS, Karin VIARD dans Polisse de Maïwenn
    Clotilde HESME dans Angèle et Tony d’Alix Delaporte


    MEILLEUR ACTEUR
    Jean DUJARDIN dans The Artist de Michel Hazanavicius
    Olivier GOURMET dans L’Exercice de l’Etat de Pierre Schoeller
    Joey STARR dans Polisse de Maïwenn
    Omar SY dans Intouchables d’Eric Toledano, Olivier Nakache
    André WILMS dans Le Havre d’Aki Kaurismäki

    MEILLEUR ESPOIR FEMININ
    Alice BARNOLE dans L’Apollonide de Bertrand Bonello
    Adèle HAENEL dans L’Apollonide de Bertrand Bonello
    Zoé HERAN dans Tomboy de Céline Sciamma
    Céline SALLETTE dans L’Apollonide de Bertrand Bonello
    Anamaria VALTOROMEI dans My Little Princess d’Eva Ionesco

    MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
    Grégory GADEBOIS dans Angèle et Tony d’Alix Delaporte
    Guillaume GOUIX dans Jimmy Rivière de Teddy Lussi-Modeste
    Raphaël FERRET dans Présumé coupable de Vincent Garinq
    Denis MENOCHET dans Les Adoptés de Mélanie Laurent
    Mahmoud SHALABY dans Les Hommes libres d’Ismaël Ferroukhi

    MEILLEUR FILM FRANCOPHONE (hors de France)
    Curling de Denis COTE (Canada)
    Et maintenant, on va où de Nadine LABAKI (France, Liban, Italie)
    Incendies de Denis ViLLENEUVE (Canada)
    Le gamin à vélo de Jean-Pierre DARDENNE, Luc DARDENNE (Belgique, France, Italie)
    Les géants de Bouli LANNERS (Belgique, Luxembourg, France)

    Une mention TRES SPECIALE pour l’acteur-chien dans The Artist
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  • Critique - "Sur la route de Madison" de Clint Eastwood (ce soir, sur France 3, à 20H35)

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    (Ne lire cette critique qu'après avoir vu le film si vous ne l'avez pas vu...).

    L’éphémère peut avoir des accents d’éternité. Qyatre jours, quelques heures peuvent changer, illuminer et sublimer une vie. Du moins, Francesca Johnson (Meryl Streep)  et Robert Kincaid (Clint Eastwood) le croient-il et le spectateur aussi, forcément, inévitablement, après ce voyage bouleversant sur cette route de Madison qui nous emmène bien plus loin que sur ce chemin poussiéreux de l’Iowa.

    Caroline et son frère Michael Johnson  reviennent dans la maison où ils ont grandi pour régler la succession de leur mère, Francesca. Mais quelle idée saugrenue a-t-elle donc eu de vouloir être incinérée et d’exiger de faire jeter ses cendres du pont de Roseman, au lieu d’être enterrée auprès de son défunt mari ? Pour qu’ils sachent enfin qui elle était réellement, pour qu’ils comprennent, elle leur a laissé une longue lettre qui les ramène de nombreuses années en arrière, un été de 1965… un matin d’été de 1965, de ces matins où la chaleur engourdit les pensées, et réveille parfois les regrets. Francesca est seule. Ses enfants et son mari sont partis pour un concours agricole, pour quatre jours, quatre jours qui s’écouleront probablement au rythme hypnotique et routinier de la  vie de la ferme sauf qu’un photographe au National Geographic, Robert Kincaid, emprunte la route poussiéreuse pour venir demander son chemin. Sauf que, parfois, quatre jours peuvent devenir éternels. Avec Robert Kincaid, c’est l’ailleurs qui fait immersion dans la vie endormie de Francesca.

    Sur la route de Madison aurait alors pu être un mélodrame mièvre et sirupeux, à l’image du best-seller de Robert James Waller dont il est l’adaptation. Sur la route de Madison est tout sauf cela. Chaque plan, chaque mot, chaque geste suggèrent l’évidence de l’amour qui éclôt entre les deux personnages. Ils n’auraient pourtant jamais dû se rencontrer : elle a une quarantaine d’années et, des années auparavant, elle a quitté sa ville italienne de Bari et son métier de professeur pour se marier dans l’Iowa et y élever ses enfants. Elle n’a plus bougé depuis. A 50 ans, solitaire, il n’a jamais suivi que ses désirs, parcourant le monde au gré de ses photographies. Leurs chemins respectifs ne prendront pourtant réellement sens que sur cette route de Madison. Ce jour de 1965, ils n’ont plus d’âge, plus de passé, juste cette évidence qui s’impose à eux et à nous, transparaissant dans chaque seconde du film, par le talent du réalisateur Clint Eastwood. Francesca passe une main dans ses cheveux, jette un regard nostalgico-mélancolique vers la fenêtre alors que son mari et ses enfants mangent, sans lui parler, sans la regarder: on entrevoit déjà ses envies d’ailleurs, d’autre chose. Elle semble attendre Robert Kincaid avant même de savoir qu’il existe et qu’il viendra.

    Chaque geste, simplement et magnifiquement filmé, est empreint de poésie, de langueur mélancolique, des prémisses de leur passion inéluctable : la touchante maladresse avec laquelle Francesca indique son chemin à Robert; la jambe de Francesca frôlée furtivement par le bras de Robert;  la main de Francesca caressant, d'un geste faussement machinal, le col de la chemise de Robert assis, de dos, tandis qu’elle répond au téléphone; la main de Robert qui, sans se retourner, se pose sur la sienne; Francesca qui observe Robert à la dérobée à travers les planches du pont de Roseman, puis quand il se rafraîchit à la fontaine de la cour; et c’est le glissement progressif vers le vertige irrésistible. Les esprits étriqués des habitants renforcent cette impression d’instants volés, sublimés.

    Francesca, pourtant, choisira de rester avec son mari très « correct » à côté duquel son existence sommeillait, plutôt que de partir avec cet homme libre qui « préfère le mystère » qui l’a réveillée, révélée, pour ne pas ternir, souiller, ces 4 jours par le remord d’avoir laissé une famille en proie aux ragots. Aussi parce que « les vieux rêves sont de beaux rêves, même s’ils ne se sont pas réalisés ». 

     Et puis, ils se revoient une dernière fois, un jour de pluie, à travers la vitre embuée de leurs voitures respectives. Francesca attend son mari dans la voiture. Robert est dans la sienne. Il suffirait d’une seconde… Elle hésite. Trop tard, son mari revient dans la voiture et avec lui : la routine, la réalité, la raison.  Puis, la voiture de Francesca et de son mari suit celle de Robert. Quelques secondes encore, le temps suspend son vol à nouveau, instant sublimement douloureux. Puis, la voiture s’éloigne. A jamais. Les souvenirs se cristalliseront au son du blues qu’ils écoutaient ensemble, qu’ils continueront à écouter chacun de leur côté, souvenir de ces instants immortels, d’ailleurs immortalisés des années plus tard par un album de photographies intitulé « Four days ». Avant que leurs cendres ne soient réunies à jamais du pont de Roseman.  Avant que les enfants de Francesca ne réalisent son immense sacrifice. Et  leur passivité. Et la médiocrité de leurs existences. Et leur envie d'exister, à leur tour. Son sacrifice en valait-il la peine ? Son amour aurait-il survécu au remord et au temps ?...

    C dénouement sacrificiel est d’une beauté déchirante : avec la pluie maussade et inlassable, le blues évocateur, la voix tonitruante de ce mari si « correct » qui ignore que devant lui, pour sa femme, un monde s’écroule et la vie, fugace et éternelle, s’envole avec la dernière image de Robert Kincaid, dans ce lieu d’une implacable banalité soudainement illuminé puis éteint. A jamais. Un  tel amour aurait-il survécu aux remords et aux temps ? Son sacrifice en valait-il la peine ? Quatre jours peuvent-ils sublimer une vie ?

    Sans esbroufe, comme si les images s’étaient imposées à lui avec la même évidence que l’amour s’est imposé à ses protagonistes, Clint Eastwood filme simplement, majestueusement, la fugacité de cette évidence. Sans gros plan, sans insistance, avec simplicité, il nous fait croire aux« certitudes qui n’arrivent qu’une fois dans une vie » ou nous renforce dans notre croyance qu’elles peuvent exister, c'est selon. Peu importe quand. Un bel été de 1965 ou à un autre moment. Peu importe où. Dans un village perdu de l’Iowa ou ailleurs. Une sublime certitude. Une magnifique évidence. Celle d’une rencontre intemporelle et éphémère, fugace et éternelle. Un chef d’œuvre d’une poésie sensuelle et envoûtante.  A voir et revoir absolument.

    En complément:

    Ma critique de la pièce "Sur la route de Madison" avec Mireille Darc et Alain Delon

    Critique de "Gran Torino" de Clint Eastwood

    Critique de "Au-delà" de Clint Eastwood

    Critique de "J. Edgar' de Clint Eastwood

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