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Par Sandra Mézière. Le 7ème art raconté avec passion depuis 2003. 4000 articles. Festivals de cinéma en direct : Deauville, La Baule, Cannes, Dinard...Critiques de films : avant-premières, à l'affiche, classiques. Actualité de romancière. Podcast.
C'est demain que seront décernés les Golden globe awards 2011. En attendant de pouvoir lire le palmarès ici, retrouvez, ci-dessous, les nommés.
Avec 7 nominations, c’est le film anglais « The King's Speech » qui présente le plus de nomination dans les catégories principales : meilleur film, meilleur acteur, meilleur réalisateur et même meilleure actrice. « The Social Network » et « The Fighter » affichent six nominations chacun. Sans surprise on retrouve « Black swan » dont vous pouvez retrouver ma critique en avant-première et « Inception » dans les nominations comme meilleur film et Natalie Portman dans la course au golden globe de la meilleure actrice. Dans les nominations comme meilleur film étranger on retrouve le consensuel « Le concert » face au film beaucoup plus âpre d’Inarritu « Biutiful ». Je vous laisse découvrir ci-dessous la liste des nommés. Vous pourrez bien entendu retrouver le palmarès sur ce blog, le 16 janvier 2011.
Catégorie Cinéma
Meilleur Film Dramatique Black Swan Inception The Fighter The Social Network The King's Speech Meilleur film en langue-étrangère Beautiful (Espagne) Le Concert (France) The Edge (Russia) I Am Love (Italy) In a Better World (Danemark) Meilleur Film d'Animation « Moi, moche et méchant » « Dragon » « L'illusionniste » « Raiponce » « Toy Story 3 »
Meilleure Chanson Originale « Bound to You », Burlesque « Coming Home », Country Song « I See The Light », Raiponce « There's a Place for Us », Narnia 3 You Haven't Seen the Last of Me », Burlesque Meilleur Acteur dans un film musical ou comédie Johnny Depp, « Alice au pays des merveilles » Johnny Depp, « The Tourist » Paul Giamatt, « Barney's Version » Jake Gyllenhall, « Love et autres drogues » Kevin Spacey, « Casino Jack »
Meilleure Actrice dans un film musical ou comédie Annette Bening, « Tout va bien, The Kids Are All Right » Anne Hathaway, « Love et autres drogues » Angelina Jolie, « The Tourist » Julianne Moore, « Tout va bien, The Kids Are All Right » Emma Stone, « Easy A »
Meilleur Second-Rôle Masculin Christian Bale, « The Fighter » Michael Douglas, « Wall Street 2, l'argent ne dort jamais » Jeremy Renner, « The Town » Jeffrey Rush, « The King's Speech »
Meilleur Second-Rôle Féminin Amy Adam, « The Fighter » Helena Bonham Carter, « The King's Speech » Mila Kunis, « Black Swan » Melissa Leo, « The Fighter » Jackie Weaver, « Animal Kingdom »
Meilleur Film Musical ou Comédie « Alice au pays des merveilles » « Burlesque » « Tout va bien, The Kids Are All Right » « Red » « The Tourist » Meilleur Acteur dans un film Dramatique Jesse Eisenberg, « Social Network » Colin Firth, « The King's Speech » James Franco, « 127 heures » Ryan Gosling, « Blue Valentine » Mark Wahlberg, « The Fighter » Meilleure Actrice dans un film Dramatique Halle Berry, « Frankie et Alice » Nicole Kidman, « Rabbit Hole » Jennifer Lawrence, « Winter's Bone » Natalie Portman, « Black Swan » Michelle Williams, « Blue Valentine » Meilleur Réalisateur Darren Aronofsky, « Black Swan » David Fincher, « Social Network » Tom Hooper, « King's Speech » Christopher Nolan, « Inception » David O. Russell, « The Fighter »
Hier, à la mairie de Paris, avait lieu la 16ème cérémonie de remise des prix Lumières, prix décernés par la presse internationale au cinéma français et francophone, des prix qui, à l’image de leur alter ego américain, les Golden Globes (dont les lauréats préfigurent souvent ceux des Oscars), sont souvent annonciateurs des lauréats des César.
Là, dans le somptueux cadre de la Mairie de Paris où tout semble immuable et imperturbable, nous apprenons l’absence de Bertrand Denaloë et surtout la raison de cette absence : la chute du président Ben Ali que nous ignorions pour la plupart (je l’ignorais en tout cas), les évènements s’étant accélérés à une vitesse fulgurante les minutes la précédant. Je dois avouer que, si je critique souvent ici twitter ou plutôt l’usage qu’en font certains, l’outil s’est révélé pour moi essentiel pour suivre d’un œil l’évolution des évènements historiques en Tunisie et de l’autre la plus petite histoire qui se déroulait sur scène. Ironie de l’(H)(h)istoire de se trouver dans l’antre du Maire de Paris le jour de la « chute » (mais d’ailleurs quel terme faut-il employer ?) de Ben Ali qui me rappelle un lieu où j’avais croisé l’un et l’autre mais aussi nombre de politiques français, un lieu certes prestigieux où un journal comme le Monde n’en était pas moins interdit. Je ne peux m’empêcher de penser que les bouleversements du monde semblent étrangement lointains sous les ors de la République et tandis qu’à la fin de la cérémonie Michel Reilhac (directeur du cinéma pour Arte France mais aussi « as de twitter » comme l’a souligné hier la présentatrice Estelle Martin) nous faisait un résumé de la situation (je n’étais donc pas la seule à suivre sur twitter...), nombreux sont les spectateurs de la cérémonie qui avaient déjà pris le buffet d’assaut (à moins qu’il ne se soit agi d’une horde de morts de faim étant donné que lorsque j’y suis arrivée cinq minutes plus tard, il ne restait strictement rien). Chacun a son sens des priorités…
Mais revenons au véritable objet de la cérémonie des Lumières : le cinéma. Une soirée dont Roman Polanski a été le centre non seulement parce qu’il lui a été rendu hommage (comme toujours intéressant et juste lorsqu’il est signé comme hier soir du directeur de la Cinémathèque Serge Toubiana) mais aussi parce qu’il a reçu le prix du meilleur scénario et du meilleur réalisateur pour « The Ghost Writer » et enfin parce que, pendant la cérémonie, les photographes le mitraillaient et étaient donc tournés vers la salle pour le photographier plutôt que vers la scène où celle-ci se déroulait. Un autre enfermement sans doute pour celui qui a souvent traité ce sujet dans ses films et qui l’a plusieurs fois et différemment vécu. Peut-être cela explique-t-il son attitude en apparence désinvolte et l’absence regrettable de discours. Kristin Scott Thomas qui devait lui attribuer son prix en l’honneur de sa carrière était finalement retenue à Londres et n’a donc pas non plus pu recevoir son prix de la meilleure actrice (pour le poignant « Elle s’appelait Sarah »). A également été projeté un court-métrage de Roman Polanski, l'occasion pour celui-ci de remonter sur scène de manière impromptue pour s'excuser de ce "péché de jeunesse" qui est pourtant loin d'en être un et qui laisse déjà entrevoir les germes de son talent et de ses thèmes fétiches (voir ci-dessous).
Une cérémonie donc de bon augure pour les César pour Roman Polanski mais aussi (sans surprise également) pour Xavier Beauvois. Michael Lonsdale est ainsi reparti avec le prix Lumière du meilleur acteur qu’il a ravi à Lambert Wilson (pourtant doublement nommé pour « Des hommes et des dieux » et le sous-estimé « La Princesse de Montpensier »). Je vous laisse découvrir son discours, entre humour, « grâce » et émotion. "Des hommes et des dieux" a également reçu le prix de la meilleure photographie (prix du meilleur chef opérateur pour Caroline Champetier)
François Berléand, présidait la cérémonie, à la place de Claude Chabrol qu’il a lui-même qualifié d’irremplaçable. Je vous laisse également découvrir son discours, là aussi entre humour et émotion, et la remise du prix à Xavier Beauvois.
Enfin, le prix du film francophone a été attribué au poignant « Un homme qui crie » de Mahamat Saleh Haroun qui avait déjà reçu le prix du jury au dernier Festival de Cannes. Je vous laisse découvrir le reste du palmarès ci-dessous.
La soirée s’est achevée par un cocktail (et donc un buffet vide pour ceux qui étaient plus avides d’informations que de petits fours) où se croisaient une Rona Hartner en robe (tutu ?) improbable rose (néanmoins très probable pour elle, je me souviens de ma première expérience de festival, en tant que membre du jury jeunes du Festival du Film de Paris, où « Gadjo dilo » de Tony Gatlif dans lequel elle avait le rôle principal avait reçu « notre » prix, elle dansait sur notre table, là aussi vêtue de manière improbable et non moins chatoyante), un Henri Chapier désœuvré écopant de tous les pique-assiettes en mal de photographies pour leurs albums souvenirs, Régis Wargnier, Michael Lonsdale, un ivrogne se manifestant de temps à autre par d’étranges onomatopées et quelques connaissances habitués de la Croisette que j’ai revu avec plaisir… Et pour moi une très bonne soirée à observer cette intemporelle comédie humaine à la fois si proche et loin, si loin, des tumultes de l’Histoire…