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« Les meilleurs amis du monde » de Julien Rambaldi : l’éloge de la médiocrité

 

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J'avais quelque peu déserté les salles obscures depuis Cannes comme vous l'aurez peut-être remarqué. Comme là où je me trouve actuellement l'offre cinématographique est plutôt restreinte, c'est vers « Les meilleurs amis du monde » que mon choix par défaut s'est porté.

Mathilde (Léa Drucker) et Jean-Claude (Pierre-François Martin-Laval) et leur fils sont invités à passer le week end dans la nouvelle maison de leurs meilleurs amis Lucie (Pascale Arbillot) et Max (Marc Lavoine) et leur fils. Suite à une erreur de manipulation de téléphone, Mathilde et Jean-Claude découvrent ce que leurs amis pensent réellement d'eux et vont leur faire payer.

« Les meilleurs amis du monde » est le premier long métrage de Julien Rambaldi, adapté d'une pièce de théâtre « J'aime beaucoup ce que vous faites » écrite par Carole Greep.  Etrange sujet pour un premier film que cette variation cynique (et pour moi sinistre) sur l'amitié. Les personnages sont soit imbuvables,  méprisants et méprisables, soit lâches et on ne comprend pas très bien comment une amitié a pu se nouer auparavant entre ces deux couples que tout sépare.

Sans doute était-ce censé être drôle mais je n'ai pas ri une seule fois tant les personnages sont caricaturaux et stupides, les situations surjouées, les lieux communs accumulés, le tout assaisonné d'une psychologie de comptoir : si Max se montre aussi sûr de lui et odieux c'est pour cacher ses faiblesses et ses doutes...

C'est finalement quand il prend le chemin du burlesque ou de la cruauté que le film devient plus intéressant mais il ne semble assumer ni l'un ni l'autre et se termine tel une série d'AB production en célébrant tout ce que tout le film s'est acharné à détruite : l'amitié . Le film s'achève en nous laissant le goût amer de son étrange morale : l'éloge de la médiocrité.  Quant à mêler rire et larmes il faut s'appeler Chaplin pour savoir jouer  de cette délicate partition et nous en sommes ici très loin...

 Marc Lavoine se voit affligé d'une moustache à la Hercule Poirot, Pascale Arbillot d'une perruque de Playmobil, pourtant aucun des acteurs ne démérite ni n'économise ses efforts, nous sauvant de l'ennui. Léa Drucker est toujours aussi incroyablement juste.

 Une scène de dîner qui se veut incisive est complètement ratée tant elle était attendue et prévisible. Revoyez plutôt le film ci-dessous dont les auteurs (Jaoui, Bacri, Klapisch) savent toujours rendre touchantes les faiblesses de leurs personnages.

 

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Commentaires

  • T'es colère tout rouge ???
    C'est pire ou plus ou moins que "Trois amis" ?
    En tout cas j'ai pas envie du tout du tout !

  • Mademoiselle, j'ai le sentiment que vous êtes complètement passée à côté du film. Cette critique retranscrit parfaitement ma vision et le plaisir que j'ai eu à le voir. La comédie est un art à part dans le cinéma et ne peut être analysées comme les autres genres à mon avis. (surtout si vous n'avez pas ri)
    Ce film propose quelque chose de rare en France, ce n'est que mon avis. Bonne lecture.

    Premier long métrage réalisé par Julien Rambaldi, Les meilleurs amis du monde se présente comme une très belle réussite humoristique. Personne ne se prend au sérieux. Le délire est total. Et à cela s'ajoute une question essentielle : qu'est-ce que l'amitié ?
    Avant toute chose, rappelons que ce film est l'adaptation d'une pièce de théâtre au succès phénoménal, intitulée J'aime beaucoup ce que vous faites et écrite par Carole Greep. Pour les plus curieux d'entre vous, sachez qu'elle se joue encore à Paris, après plus de 2500 représentations. Il est toujours intéressant de voir comment s'opère la transition de la scène au grand écran. Ici, Julien Rambaldi s'en tire remarquablement. A l'opposé d'un Francis Veber, le jeune réalisateur « détruit les murs » et jouit de toutes les possibilités que lui offre le Septième Art. Multiplication des décors, extérieurs, intérieurs... Parfois même, Julien Rambaldi n'hésite pas à bouleverser les conventions. Par exemple, lors d'une séquence hilarante, nous découvrons Marc Lavoine invitant Pierre-François Martin-Laval à tester ses nouvelles toilettes d'une modernité exemplaire, lesquelles donnent directement... sur le jardin ! Pas de doute : nous sommes bien au cinéma. En outre, la pièce suggérait déjà un comique de situation on ne peut plus efficace. S'il le conserve, Julien Rambaldi y ajoute également une folie qui lui est très certainement propre et à laquelle nous ne nous attendions nullement. La palme revient au lama, personnage secondaire mais néanmoins essentiel. Présenté ici comme l'équivalent du chien domestique, chacune de ses apparitions est un pur régal et ses face-à-faces avec PEF d'inérrables scènes burlesques (quelque part entre Chaplin et les frères Farrelly). Il n'aboit pas, il ne mord pas... Mais il crache ! Et son regard, hautement expressif, en dit long quant à ses pensées. Une star est née.
    Le cinéaste n'oublie pas pour autant le thème principal de son film. Il réserve alors à ses comédiens d'admirables séquences, où cohabitent revanche et bêtise, qu'ils interprêtent généralement avec délectation. Julien Rambaldi les conditionne toutefois à bon escient, et ce, pour ne jamais sombrer dans l'hystérie. Les nombreux méfaits (plus ou moins virulents) commis par Mathilde et Jean-Claude ont en effet lieu dans le plus grand secret ce qui leur permet d'en savourer toutes les conséquences à l'égard de leur hôtes. Une parfaite illustration du célèbre proverbe, « La vengeance est un plat qui se mange froid ». L'ombre de Dino Risi (et de la comédie italienne en général) n'est pas loin...
    Au delà de son sujet et du traitement choisi, voilà toute la force de ce film : le casting. Marc Lavoine et Pierre-François Martin-Laval composent un duo d'antagonistes simplement irrésistible, avec d'un côté le beauf prétentieux, de l'autre le pauvre type bien plus malin qu'il n'y paraît (à condition de le pousser vraiment). Une fois n'est pas coutume, Lavoine se lâche jusqu'à l'extrême, au point de révéler un personnage terriblement antipathique, face à Martin-Laval tout en retenue. Formidable. Parallèlement, Léa Drucker et Pascale Arbillot (nunuche au possible, mais toujours aussi excellente) se complètent merveilleusement. Deux épouses "modèles" qui, sous leur faux airs, dévoilent petit à petit moult vices. Surprises...

    Drôle et incisif, Les meilleurs amis du monde réunit donc tout ce que l'on est en droit d'attendre d'une bonne comédie française voire même beaucoup plus. Les références ne manquent pas. De même pour la folie (le hamster n'a pas encore dit son dernier mot, vivement la suite !). Quant aux acteurs, ils sont juste au top de leur forme. Seul bémol : il vous faudra désormais vérifier à deux fois votre téléphone avant d'insulter vos proches. En ce sens, le film apparaît comme une excellente mise en garde. Vous voilà prévenus !

  • Le festival de Cannes c est dangereux, à consommer à petite dose. Certains disent qu on peut y perdre des neurones et surtout son sens de l humour.
    Cela s appelle une Cannite !
    Perso on m a conseillé d' aller voir ce film, je me suis marrée et j ai trouvé pour une fois un humour pas franchouillard avec du décalage. En plus c'est loin d' être con, il y a un vrai traitement visuel des personnages. Les acteurs sont vraiment tous super. Ce que fait Marc Lavoine est à la fois très osé et juste. Ils vont fleurter avec le burlesque et l émotion et ça marche ! Rien que pour ça, le film mérite d' être vu.
    Soignez vous bien. Essayez Dunkerque, une semaine, idéal pour revenir sur terre...

  • N'écoute pas les méchants, la plage de Dunkerque n'est absolument par recommandable. Moi j'suis ch'ti, si tu veux des conseils pour les plach' deuch'nord, teum demandes hein !

    Bon, ça c'est réglé.
    Passons aux choses sérieuses. Je voudrais savoir ce que tu as contre les coiffures playmobil !!! Est-ce que tu m'as déjà bien regardée ??? Est-ce que tu veux me garder comme meilleure amie du monde ? Fais gaffe parce que je tire les cheveux et ça peut faire très très mal !

  • Message personnel à l'attention bien aimable de @Pascale
    Si tu tires, tu pourras m'en faire une perruque
    merci d'avance

  • @Fred1: ça fait peur surtout...
    @Pascale 1: Au moins "Trois amis" faisait l'éloge de l'amitié sans chercher à se donner une pseudo bonne conscience en feignant la cruauté donc c'est pire que "Trois amis". Oui, c'est possible.
    @luc: Monsieur. Le propre de la comédie , art à part ou non, est justement de faire rire... Et quand on ne rit pas, vous pouvez toujours employer tous les arguments du monde, le fait est là... En tout cas merci d'avoir (bien) recopié la critique d'Excessif.
    @Véronique: Merci d'avoir mis un nom sur mon mal. Je vais désormais pouvoir lancer un avis de recherche de neurones en espérant qu'ils ne se soient pas enfuis à Dunkerque, un lieu si attractif, il sera sans doute difficile de les en déloger. C'est justement pour moi le comble du film franchouillard. Pendant que je partirai en quête de mes neurones, je vous conseille de partir à la recherche de vos lunettes car justement, je disais que les acteurs étaient le (seul) point positifif...
    @Pascale2: Tu t'es teinte en jaune poussin???

  • En même temps quand on aime "L homme de chevet" qui pour moi et le plus grand nanar de ces 10 dernières années en France, je me dis que je vais adorer "Les meilleurs amis du monde".

  • Pour moi c'est une très bonne surprise que cette comédie pétillante et folle dingue ! Une succession de coups vaches, de haine et de culpabilités. Les acteurs sont tous bons à part peut-être Pef qui joue encore le gars réservé sans caractère (comme X autres rôles) mais par contre Pascale Arbillot est magnifique et Marc Lavoine excellent. Le film offre un bel hommage à l'amitié dans un film franc et direct. A voir avec des potes ! Le film monte en puissance, le délire va de plus en plus loin mais sans jamais oublier l'émotion.

  • @Pauline: En effet alors, vous pourriez adorer.
    @selenie: Les acteurs sauvent en effet le film mais pour moi c'est tout sauf un hommage à l'amitié, simplement l'éloge de la médiocrité, de la lâcheté, bref tout ce que je déteste! Quant à l'émotion, elle est en totale contradiction avec le début du film qui se veut incisif. Là aussi, je persiste et signe.:-)

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