Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 10

  • "Sur la route de Madison" de Clint Eastwood dimanche soir au ciné club des Cinoches

    route3.jpgJ'ai le plaisir de faire la programmation encore pour trois semaines du ciné club du restaurant Les Cinoches avec, au programme, dimanche prochain "Sur la route de Madison" de Clint Eastwood. La critique ci-dessous et pour en savoir plus sur les cinoches, rendez-vous sur leur site officiel.

    L’éphémère peut avoir des accents d’éternité, quatre jours, quelques heures peuvent changer, illuminer et sublimer une vie. Du moins, Francesca Johnson (Meryl Streep)  et Robert Kincaid (Clint Eastwood) le croient-il et le spectateur aussi, forcément, inévitablement, après ce voyage bouleversant sur cette route de Madison qui nous emmène bien plus loin que sur ce chemin poussiéreux de l’Iowa. Caroline et son frère Michael Johnson  reviennent dans la maison où ils ont grandi pour régler la succession de leur mère, Francesca. Mais quelle idée saugrenue a-t-elle donc eu de vouloir être incinérée et d’exiger de faire jeter ses cendres du pont de Roseman, au lieu d’être enterrée auprès de son défunt mari ? Pour qu’ils sachent enfin qui elle était réellement, pour qu’ils comprennent, elle leur a laissé une longue lettre qui les ramène de nombreuses années en arrière, un été de 1965… un matin d’été de 1965, de ces matins où la chaleur engourdit les pensées, et réveille parfois les regrets. Francesca est seule. Ses enfants et son mari sont partis pour un concours agricole, pour quatre jours, quatre jours qui s’écouleront probablement au rythme hypnotique et routinier de la  vie de la ferme sauf qu’un photographe au National Geographic, Robert Kincaid, emprunte la route poussiéreuse pour venir demander son chemin. Sauf que, parfois, quatre jours peuvent devenir éternels.

    Sur la route de Madison aurait alors pu être un mélodrame mièvre et sirupeux, à l’image du best-seller de Robert James Waller dont il est l’adaptation. Sur la route de Madison est tout sauf cela. Chaque plan, chaque mot, chaque geste suggèrent l’évidence de l’amour qui éclôt entre les deux personnages. Ils n’auraient pourtant jamais dû se rencontrer : elle a une quarantaine d’années et, des années auparavant, elle a quitté sa ville italienne de Bari et son métier de professeur pour se marier dans l’Iowa et y élever ses enfants. Elle n’a plus bougé depuis. A 50 ans, solitaire, il n’a jamais suivi que ses désirs, parcourant le monde au gré de ses photographies. Leurs chemins respectifs ne prendront pourtant réellement sens que sur cette route de Madison. Ce jour de 1965, ils n’ont plus d’âge, plus de passé, juste cette évidence qui s’impose à eux et à nous, transparaissant dans chaque seconde du film, par le talent du réalisateur Clint Eastwood. Francesca passe une main dans ses cheveux, jette un regard nostalgico-mélancolique vers la fenêtre alors que son mari et ses enfants mangent, sans lui parler, sans la regarder: on entrevoit déjà ses envies d’ailleurs, d’autre chose. Elle semble attendre Robert Kincaid avant même de savoir qu’il existe et qu’il viendra.

    Chaque geste, simplement et magnifiquement filmé, est empreint de poésie, de langueur mélancolique, des prémisses de leur passion inéluctable : la touchante maladresse avec laquelle Francesca indique son chemin à Robert; la jambe de Francesca frôlée furtivement par le bras de Robert;  la main de Francesca caressant, d'un geste faussement machinal, le col de la chemise de Robert assis, de dos, tandis qu’elle répond au téléphone; la main de Robert qui, sans se retourner, se pose sur la sienne; Francesca qui observe Robert à la dérobée à travers les planches du pont de Roseman, puis quand il se rafraîchit à la fontaine de la cour; et c’est le glissement progressif vers le vertige irrésistible. Les esprits étriqués des habitants renforcent cette impression d’instants volés, sublimés.

    Francesca, pourtant, choisira de rester avec son mari très « correct » à côté duquel son existence sommeillait, plutôt que de partir avec cet homme libre qui « préfère le mystère » qui l’a réveillée, révélée, pour ne pas ternir, souiller, ces 4 jours par le remord d’avoir laissé une famille en proie aux ragots. Aussi parce que « les vieux rêves sont de beaux rêves, même s’ils ne se sont pas réalisés ». 

     Et puis, ils se revoient une dernière fois, un jour de pluie, à travers la vitre embuée de leurs voitures respectives. Francesca attend son mari dans la voiture. Robert est dans la sienne. Il suffirait d’une seconde… Elle hésite. Trop tard, son mari revient dans la voiture et avec lui : la routine, la réalité, la raison.  Puis, la voiture de Francesca et de son mari suit celle de Robert. Quelques secondes encore, le temps suspend son vol à nouveau, instant sublimement douloureux. Puis, la voiture s’éloigne. A jamais. Les souvenirs se cristalliseront au son du blues qu’ils écoutaient ensemble, qu’ils continueront à écouter chacun de leur côté, souvenir de ces instants immortels, d’ailleurs immortalisés des années plus tard par un album de photographies intitulé « Four days ». Avant que leurs cendres ne soient réunies à jamais du pont de Roseman.  Avant que les enfants de Francesca ne réalisent son immense sacrifice. Et  leur passivité. Et la médiocrité de leurs existences. Et leur envie d'exister, à leur tour. Son sacrifice en valait-il la peine ? Son amour aurait-il survécu au remord et au temps ?...

    Sans esbroufe, comme si les images s’étaient imposées à lui avec la même évidence que l’amour s’est imposé à ses protagonistes, Clint Eastwood filme simplement, majestueusement, la fugacité de cette évidence. Sans gros plan, sans insistance, avec simplicité, il nous fait croire aux« certitudes qui n’arrivent qu’une fois dans une vie » ou nous renforce dans notre croyance qu’elles peuvent exister, c'est selon. Peu importe quand. Un bel été de 1965 ou à un autre moment. Peu importe où. Dans un village perdu de l’Iowa ou ailleurs. Une sublime certitude. Une magnifique évidence. Celle d’une rencontre intemporelle et éphémère, fugace et éternelle. Un chef d’œuvre d’une poésie sensuelle et envoûtante. A voir absolument.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 2 commentaires
  • Palmarès des Lutins du court-métrage 2010

    Le Lutin du meilleur film  est attribué à :
    ¿ Dónde está Kim Basinger ? de Edouard Deluc
    produit par Bizibi représenté par Emmanuel Agneray, Jérôme Bleitrach et  Campocine représenté par Nicolas Avruj

    Le Lutin des meilleurs costumes est attribué à :
    Györgyi SzakÁcs pour L’histoire de l’aviation

    Le Lutin des meilleurs effets spéciaux est attribué à :
    Bif pour Dix

    Le Lutin des meilleurs décors est attribué à :
    Sidney Dubois pour Les astres noirs

    Le Lutin du meilleur son est attribué à :
    Julien Maisonneuve, Luc de la Selle, Bruno Seznec, Fabien Devillers et Sébastien Marquilly pour L’homme à la gordini

    Le Lutin du meilleur montage est attribué à :
    Frédéric Baillehaiche pour C’est gratuit pour les filles

    Le Lutin de la meilleure photo est attribué à :
    Mátyás Erdély pour L’Histoire de l’aviation

    Le Lutin de la meilleure actrice est attribué à :
    Nanou Garcia pour Annie de Francia

    Le Lutin de la meilleure musique originale est attribué à :
    Baptiste Bouquin pour Un transport en commun

    Le Lutin du meilleur acteur est attribué à :
    Philippe Rebbot pour ¿ Dónde está Kim Basinger ?

    Le Lutin du meilleur scénario est attribué à :
    Edouard Deluc, David Roux et Olivier de Plas pour ¿ Dónde está Kim Basinger ?

    Le Lutin de la meilleure réalisation est attribué à :
    Edouard Deluc pour ¿ Dónde está Kim Basinger ?

    Le Lutin du meilleur film d’animation est attribué à :
    Madagascar, carnet de voyage de Bastien Dubois

    Le Lutin du public est attribué à :
    Annie de Francia de Christophe Le Masne

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Avant-première – Critique de « L’Agence tous risques » de Joe Carnahan

    agence1.jpg
    agence2.jpg

    L'adaptation des séries cultes est un exercice aussi difficile que désormais incontournable... et cela peut parfois donner d'excellents résultats comme pour « Mission impossible » ou un résultat désastreux comme pour « Drôles de dames ». Les années 80 constituent un véritable vivier pour producteurs en mal d'idées. Avec ses 96 épisodes tournés entre 1983 et 1987 et ses quatre lascars charismatiques il est même étonnant que « L'Agence tous risques » n'ait pas été adaptée plus tôt au cinéma tant cette série contenait tous les ingrédients d'un sympathique divertissement.

    Dans l'adaptation cinématographique, nos quatre mercenaires ne sont plus des vétérans du Vietnam mais de la guerre en Irak emprisonnés pour un crime qu'ils n'ont pas commis. Ils s'évadent de prison et tentent de blanchir leurs noms auprès de l'armée américaine.

    La comédie d'action, catégorie dans laquelle s'inscrit cette adaptation, est un genre périlleux puisqu'il faut savoir jongler entre deux genres a priori assez incompatibles. Il faut avouer que les scènes de comédie s'insèrent plutôt bien dans celles d'action, et permettent une salutaire respiration dans cette cavalcade effrénée, aveuglante et vaine de cascades et explosions.

    L'autre principale difficulté consistait sans doute à faire oublier les quatre acteurs de la série, pari à moitié gagné...Si Liam Neeson, impressionnant colonel Hannibal Smith, parvient à faire oublier Georges Peppard ; si Bradley Cooper est plutôt convaincant dans le rôle de Futé ; le rôle du pilote fou tenu par Dwight Schultz dans la série et qui échoit à Sharlto Copley est en-deçà de son modèle même si son duo/duel avec  Quinton Johnson (Barracuda) fonctionne plutôt bien, ce dernier étant néanmoins moins impressionnant que Mister T (Mais où sont passées toutes ses chaînes en or ?) et le contraste étant par conséquent moins saisissant entre les deux personnalités.

    Comme toute adaptation de série télévisée qui se respecte, il faut d'abord présenter les personnages, scène expédiée en quelques plans dans une autre récente adaptation de série quand ici cela prend environ une vingtaine de minutes tandis que se déroule le générique le plus étiré de l'histoire du cinéma... Tout cela pour nous présenter nos quatre héros et prétexter des scènes d'action plus improbables et abracadabrantesques les uns que les autres.

    Le problème avec ce genre de films c'est que la moindre tentative d'esquisse de début de commencement de réflexion du spectateur est totalement annihilée par un rabâchage explicatif teinté d'autosatisfaction avec petit flashback démonstratif de rigueur (ah vous avez vu l'imagination que nous avons déployée pour vous épater...). Quant au seul potentiel rebondissement, il est  terriblement prévisible et  tout est fait pour que le spectateur soit anesthésié par cet amas d'images hypnotiques et pour qu'il ne cherche pas à savoir ce qui se déroulera après.

    Les scènes d'action sont donc certes spectaculaires, bruyantes et nous en mettent plein la vue mais elles semblent finalement n'être là que pour noyer notre attention dans un flot successif et indigeste et nous faire oublier la vacuité affligeante du scénario.  

    Enfin comme dans toute adaptation de série, la fin (qui aurait été d'ailleurs plus intéressante comme début) laisse place à une potentielle suite qui ne manquera pas de sortir sur nos écrans dans quelques années avec une nouvelle surenchère de scènes d'action ...

    Bref, revoyez la série... délicieuse madeleine de Proust des années 80 et oubliez cette adaptation finalement anachronique... ou alors allez-y pour Liam Neeson qui parvient miraculeusement à nous épater et à rester digne, même là, encore et toujours !

    Sortie en salles : le 16 juin 2010

    Lien permanent Imprimer Catégories : AVANT-PREMIERES Pin it! 7 commentaires
  • Découvrez une scène coupée de "In the air"

    "In the air" est disponible en dvd et blu-ray. Critique du film telle que publiée au moment de sa sortie:

    intheair2.jpg

    Quoi de mieux pour s'évader en cette période hivernale que d'aller voir un film intitulé « in the air » ? Détrompez-vous pourtant, il vous ramènera au contraire à la réalité de notre époque, à l'image de « Thank you for smoking » et « Juno », les deux premiers longs métrages de Jason Reitman qui se penchaient déjà sur des maux de notre société. Ce film n'en est pas moins réussi et divertissant mais pas seulement car surtout d'une nuance salutairement audacieuse contrairement à « Thank you for smoking » que j'avais trouvé finalement très conventionnel, démagogique et politiquement correct à force de revendiquer si ostensiblement ne pas vouloir l'être. Pour cette troisième réalisation, Jason Reitman a donc choisi d'adapter le roman de Walter Kirn « Up in the air ».

    Le protagoniste d' « In the air », Ryan Bingham est un professionnel du licenciement, il est ainsi chargé par des sociétés d'annoncer à leurs employés qu'ils vont être licenciés. Sa profession l'amène à parcourir les Etats-Unis et à passer beaucoup de temps dans les airs, dans les aéroports, les hôtels des aéroports, les bars des aéroports. Il collectionne les miles et atteindre les 10 millions de miles est son rêve le plus cher. Cette vie lui permet de fuir tout engagement : mariage, propriété, famille mais lorsque, lors d'un de ses nombreux voyages,  il rencontre son double féminin Alex (Vera Farmiga), tout se complique d'autant plus que, dans le même temps, son patron (Jason Bateman) l'incite à faire évoluer ses méthodes. Sur les conseils d'une jeune collaboratrice ambitieuse Natalie Keener (Anna Kendrick), il décide ainsi de faire désormais les licenciements par vidéo conférence, ce qui l'amènera à limiter ses voyages. Dans un premier temps Natalie l'accompagne...

    A lire ce synopsis, probablement vous attendez-vous à voir une énième comédie romantique dont le cynique protagoniste ouvre subitement les yeux sur le monde qui l'entoure et termine son existence  heureux et avec plein d'enfants de celle dont il est tombé amoureux, évidemment au premier regard. Alors, pour la deuxième fois, détrompez-vous et c'est là le grand atout d' « In the air » que celui de jouer avec les codes. Les codes d'un genre cinématographique d'un côté, les codes de notre société de l'autre.

    « In the air » est en effet une parfaite métaphore d'une société mondialisée qui n'a jamais communiqué si rapidement avec autant de moyens pour y parvenir. Nous n'avons jamais eu autant de moyens et de facilités à communiquer et voyager mais ces communications et ces voyages restent souvent illusoires et superficiels. Ne restent bien souvent que des images parcellaires des lieux et des personnes croisés telles ce que nous voyons du haut d'un avion. Un survol plus qu'un vol. A l'image de tous ces lieux que parcourt Ryan : uniformisés, froids, sans âme où il arrive et repart, sans attache.  Même l'amour se calcule par critères et en termes de rapidité comme dans cette scène où Natalie énumère les critères de son homme idéal tel un produit de consommation.

    Et puis il joue avec les codes du genre cinématographique, « in the air » mêlant habilement documentaire (les témoignages sont, pour la plupart, ceux de vrais licenciés ancrant ainsi l'intrigue dans une vraie réalité économique et lui donnant judicieusement cette humanité dont le film dénonce l'absence dans notre société actuelle qui veut aller toujours plus vite quitte à annoncer des licenciements par ordinateur) répondant aux codes de la comédie romantique pour mieux nous dérouter, et, en un plan magistral, nous montrer la violence fracassante du retour sur terre lorsqu'on a pour habitude de survoler et fuir la réalité. Et c'est pour cela que je parle d'audace... Quand je vois les films d'une société de production française que je ne citerai pas mais que vous reconnaîtrez tous qui construit toutes ses productions sur le même modèle (un pitch accrocheur, un scénario qui ne l'est pas forcément, des têtes d'affiche et  des personnalités venant de l'univers télévisuel, des décors exotiques ...), écrire et produire des scénarii nuancés relève de l'audace. Le film y gagne, à l'image de son personnage principal, en profondeur et en lucidité sur le monde qui l'entoure et nous entoure.

    « In the air » n'en est a pour autant un film démoralisant. Certes lucide sur notre société matérialiste, uniformisée et individualiste, il n'en est pas moins par moments (peut-être justement de par cette lucidité) irrésistible, le scénario regorgeant de bonnes idées, d'instants jubilatoires et les trois acteurs principaux étant parfaits dans leurs rôles respectifs avec une mention spéciale pour George Clooney qui, de par ses  choix de rôles, se construit une carrière des plus cohérentes, et est ici parfait en homme a priori cynique (mais pas tant que ça pour ne pas forcer le trait et rester dans la nuance) qui voit ses certitudes et son style de vie être ébranlés. Les décors et la lumière épousent intelligemment ce passage du contrôle au chaos, de la frénésie de son existence à davantage de calme, de réflexion, d'un univers déshumanisé à l'humanisation. Si la prise de conscience reste assez prévisible, les chemins pour y parvenir sont traités avec une nuance réjouissante pour le spectateur,  le cinéaste ayant par ailleurs l'intelligence de ne pas faire un discours moralisateur et  de ne pas nous dicter un choix de vie plutôt qu'un autre.   Ajoutez à cela une bande originale particulièrement réussie, des dialogues délectables et vous serez forcément ravis de ce voyage dans les airs.

    Résultat : 6 nominations aux Golden globes (dont celles de meilleur acteur dans un drame pour George Clooney et celle meilleur film). Rendez-vous dès demain matin pour en voir les résultats sur inthemoodforcinema.com !

    Lien permanent Imprimer Pin it! 1 commentaire
  • Les films du Festival de Cannes 2010 à Paris Cinéma

    pariscinema10.jpg

    Parmi les très nombreuses avant-premières que proposera le Festival Paris Cinéma 2010, plusieurs films distingués lors du dernier Festival de Cannes seront projetés:

    Oncle Boonmee, la Palme d'Or du thaïlandais Apichatpong Weerasethakul

    clotureCannes 125.JPG

    Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, Grand Prix du Jury, montré pour la première fois depuis Cannes et qui ne sortira que le 8 septembre Cliquez ici pour lire ma critique du film

    hommesdieux.jpg

    Poetry de Lee Chang-dong (Prix du scénario)

    poetry.jpg

     Un homme qui crie de Mahamat-Saleh Haroun (Prix du Jury) 

     Tamara Drewe de Stephen Frears (hors compétition), qui fera la clôture du Festival .

    tamara.jpg

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL PARIS CINEMA 2010 Pin it! 0 commentaire
  • La bande-annonce du Festival Paris Cinéma 2010

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL PARIS CINEMA 2010 Pin it! 0 commentaire
  • Critique de « Biutiful » d’Alejandro Gonzalez Inarritu avec Javier Bardem (prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes 2010)

    biutiful3.jpg
    clotureCannes 155.JPG

    Pendant tout le festival, la rumeur selon laquelle Javier Bardem obtiendrait le prix d'interprétation n'a cessé de courir. C'est le dernier jour, en séance de rattrapage que j'ai pu découvrir ce dernier film du réalisateur de « Babel » primé  du prix de la mise en scène pour celui-ci à Cannes en 2006, de retour sur la Croisette en compétition, cette fois sans son scénariste Guillermo Arriaga.

    Premier des films d'Alejandro Gonzales Inarritu écrit sans  Guillermo Arriaga, scénariste de ses célèbres films choraux, "Biutiful" n'en était pas moins attendu notamment parce que Javier Bardem, lui aussi habitué de la Croisette (membre du jury d'Emir Kusturica en 2005, en compétition avec "No country for old men" en 2007 et hors compétition pour "Vicky Cristina Barcelona" de Woody Allen l'an passé) en incarne  le rôle principal.

    Synopsis de "Biutiful": Uxbal (Javier Bardem), un homme solitaire, jongle entre la difficulté d'un quotidien en marge de la société et sa détermination à protéger ses enfants, qui devront apprendre à voler de leurs propres ailes, ce dernier venant d'apprendre qu'il est atteint d'un mal incurable...

    Difficile d'imaginer un autre acteur dans le rôle d'Uxbal tant Javier Bardem porte et incarne le film, tant l'intérêt et la complexité de son personnage doivent tout à son jeu à la fois en forces et nuances. Pas de film choral et de multiplicité des lieux cette fois mais une seule ville, Barcelone, et un personnage central que la caméra d'Inarritu encercle, enserre, suit jusqu'à son dernier souffle. Unité de temps, de lieu, d'action pour renforcer l'impression de fatalité inéluctable.

    Ceux qui comme moi connaissent et aiment Barcelone auront sans doute du mal à reconnaître en ces rues pauvres, tristes, sombres, parfois même sordides, la belle et lumineuse ville de Gaudi.  Ce pourrait être n'importe où ailleurs, cette histoire, tristement universelle, pourrait se dérouler dans tout autre endroit du monde.

    Epouse bipolaire, trahison du frère, maladie incurable, morts causées par sa faute et par accident, orphelin : rien n'est épargné à Uxbal. Certes, le scénario y va un peu fort dans le drame mais la force du jeu de Javier Bardem est telle que tout passe, et que cet homme qui vit pourtant de trafics peu recommandables, prêt à tout pour assurer un avenir meilleur à ses enfants et en quête de rédemption, finit par être attachant. En arrière plan, l'immigration et l'exploitation des travailleurs clandestins dont la peinture de l'âpre réalité nous fait davantage penser à des cinéastes plus engagés qu'aux précédents films d'Inarritu même si on trouvait déjà ces thématiques dans « Babel ».

    Evidemment « Biutiful » déconcertera comme moi les habitués d'Inarritu, époque Arriaga, non seulement en raison de cette construction plus linéaire mais aussi en raison d'incursions oniriques dans un film par ailleurs extrêmement réaliste comme si le seul espoir possible était dans un ailleurs poétique mais irréel. Certes « Biutiful » désigne les enfants d'Uxbal qui, à l'image de ce mot, égratigné, blessé, représente un avenir bancal, incertain, mais bel et bien là. La vie est là malgré tout même imparfaite.

     « Biutiful » reste un film suffocant ne laissant entrevoir qu'une mince lueur d'espoir, un film dont les excès mélodramatiques au lieu de nous agacer nous touchent grâce au jeu d'un acteur au talent sidérant et grâce à la réalisation qui insuffle un  troublant réalisme. Scénaristiquement moins éblouissant que « Babel » ou même « 21 grammes », par le talent de celui qui incarne son personnage principal et par la complexité de ce personnage, condamné et digne, « Biutiful » ne lâche pas notre attention une seule seconde. Un prix d'interprétation d'une incontestable évidence.

     Date de sortie : 25 août 2010

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2010 Pin it! 2 commentaires