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  • COLD WAR de Pawel Pawlikowski à voir ABSOLUMENT le 24 octobre

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    En attendant de retourner le voir pour vous en parler plus longuement, je ne pouvais pas ne pas évoquer ici d'ores et déjà mon coup de cœur du Festival de Cannes 2018, qui sortira en salles le 24 octobre. Un film  à voir absolument.

    Cold war, c'est l'amour impossible d'un musicien et d'une jeune chanteuse entre la Pologne Stalinienne et le Paris bohème des années 50. La distance que pourraient induire les judicieuses (et nombreuses) ellipses, au contraire, laissent place à l'imaginaire du spectateur (que ça fait du bien parfois de ne pas être infantilisé ! ) et nous font ressentir avec une force accrue et magistrale le vide de l'existence des deux amants lorsqu'ils sont séparés. Les années écoulées importent peu, seuls comptent les instants qu'ils partagent. Le reste n'est que temps vain et perdu (éclipse-s-, du nom du bar parisien où joue le musicien, bel hommage au film éponyme d'Antonioni aussi), et la musique (vibrante, poignante) n'a vraiment de sens qu'en présence de l'autre ou en pensant à l'autre. Le temps passé se comble de cette attente. Entre la Pologne et le Paris jazzy de Saint-Germain-des-Prés, ce sont deux univers qui se confrontent, un mur qui sépare ces deux êtres différents mais que réunit un amour irrépressible et tortueux dès les premières notes voué à un dénouement tragique. Si pour lui la vie est "plus belle de l'autre côté" (citation extraite du film, je ne vous en dis pas plus tant cette phrase y est tragiquement belle), pour elle cette vie les arrache à eux-mêmes. En toile de fond la guerre froide dont la violence insidieuse imprègne tout le film et appose le sceau de la fatalité sur la destinée des deux amoureux. Ajoutez à cela une photographie hypnotique, une dernière phrase à double sens, absolument bouleversante et vous obtiendrez un très grand film romanesque dont la fausse simplicité est avant tout la marque d'un travail d'une perfection admirable. Avec cette histoire inspirée de celle de ses parents Pavel Pawlikowski pourrait prétendre à tous les Prix à commencer par celui de l'interprétation féminine pour Joanna Kulig. Il a finalement reçu le Prix de la mise en scène de ce 71ème Festival de Cannes. Ce film est aussi une réflexion sur le temps qui passe et dévore tout sauf peut-être les sentiments essentiels ou "éternels", thème commun aux films de cette compétition de ce Festival de Cannes 2018.

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2018 Pin it! 0 commentaire
  • GALVESTON de Mélanie Laurent en quelques mots et images

    GALVESTON de Mélanie Laurent était projeté en avant-première dans le cadre du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville dont vous pouvez retrouver mon compte rendu, ici.

    44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville 18

    Synopsis : 1988. Les temps sont durs pour Roy, petit gangster de la Nouvelle-Orléans. La maladie le ronge. Son boss lui tend un guet-apens auquel il échappe de justesse. Une seule issue : la fuite, en compagnie de Rocky, une jeune prostituée. Deux êtres que la vie n’a pas épargné. En cavale vers la ville de Galveston, ils n’ont plus rien à perdre…

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    Quatre cinéastes français avaient cette année leurs films (américains) projetés à Deauville parmi lesquels la talentueuse Mélanie Laurent. Mélanie Laurent fait partie de ceux que certains aiment détester parce qu’elle a « le malheur » d’être une jeune femme polyvalente, déterminée et talentueuse dans chacun des domaines auxquels elle s’attèle : elle chante, joue, réalise. Une artiste à part entière guidée par le désir de créer. Avec Respire, elle signait un film à la fois intemporel (Mélanie Laurent ne situe d’ailleurs pas vraiment l’intrigue dans une époque précise) et dans l’air du temps (mais qui ne cherche pas à l’être) qui peut-être en aidera certain(e)s à fuir et ne pas se laisser enfermer par ces « ami(e)s » toxiques qui, avancent masqué(e)s, séduisent tout le monde avec une habileté et une ingénuité fourbes, pour mieux exclure la proie choisie, se l’accaparer, puis la détruire. Un film dont la brillante construction met en lumière la noirceur et la détermination destructrices de ces êtres, nous plongeant avec la victime dans cet abyme mental en apparence inextricable. Un film d’une remarquable maîtrise et justesse, au parfum pernicieusement envoûtant, prenant, parfaitement maîtrisé du premier au dernier plan qui est d’une logique aussi violente qu’implacable. Le dénouement apparaît en effet finalement comme la seule respiration et la seule issue possibles. Un film qui m’a laissée à bout de souffle, longtemps après le générique de fin et dont les personnages continuaient à m’accompagner bien après celui-ci. Si je vous parle de Respire aujourd’hui, c’est d’une part pour vous inciter à voir ce film remarquable et d’autre part parce que ce fut avec Galveston comme avec Respire. Les personnages m’ont en effet accompagnée bien après le générique de fin. Mélanie Laurent est une directrice d’acteurs de grand talent. Avec ce premier film américain de sa carrière de réalisatrice, une adaptation du roman de Nick Pizzolatto (créateur de la série True detective), elle tire le meilleur de ses interprètes principaux Elle Fanning et Ben Foster. L’histoire se déroule en 1987, à la Nouvelle-Orléans. Ce film qui sortira le 10 octobre prochain en France, est un thriller sombre et ensorcelant. Les lieux, amoureusement filmés, évoquent la mythologie américaine et constituent un personnage à part entière, notamment cette Nouvelle Orléans écrasée de chaleur. Elle regarde ses personnages, ces deux âmes blessées, avec tant de bienveillance que la fin, aussi d’une effroyable cruauté, n’en est que plus bouleversante.