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  • Nanni Moretti sera le président du jury du 65ème Festival de Cannes

    moretti.jpgNous venons de l'apprendre: le cinéaste italien Nanni Moretti présidera le jury du 65ème Festival de Cannes! Un excellent choix tant ce cinéaste est indissociable du Festival de Cannes (où il avait même obtenu la palme d'or) où il a été maintes fois en compétition, où il a récolté la palme d'or pour le bouleversant "La chambre du fils" en 2001, où il figurait encore en compétition avec l'irrésistible "Habemus Papam" l'an passé. Après l'acteur américain Robert De Niro, en toute logique, c'est donc un réalisateur (parfois acteur aussi d'ailleurs) européen qui lui succède.  La diversité du cinéma du cinéaste italien (drame, comédie, film politique...parfois les trois en même temps) promet un palmarès imprévisible, mais aussi une édition sous le signe de la bonne humeur. J'y reviendrai bien entendu avec des critiques du film de ce dernier. Je vous laisse découvrir le communiqué de presse du Festival de Cannes ci-dessous en vous rappelant que vous pourrez suivre le festival en direct sur ce blog ainsi que sur deux autres de mes blogs: http://inthemoodlemag.com  et mon blog dédié au Festival de Cannes http://www.inthemoodforcannes.com . Vous pourrez également me suivre en direct du festival sur twitter (http://twitter.com/moodforcannes  et http://twitter.com/moodforcinema  ) et sur Facebook (http://Facebook.com/inthemoodforcinema , http://facebook.com/inthemoodforcannes  ) .

    Communiqué de presse du Festival de Cannes

    Nanni Moretti sera le Président du Jury du 65e Festival de Cannes qui aura lieu du 16 au 27 mai 2012.

    En acceptant l’invitation, l’acteur et réalisateur italien a déclaré : « C’est une joie, un honneur et une grande responsabilité de présider le jury du festival cinématographique le plus prestigieux du monde, festival qui se déroule dans un pays qui a toujours considéré le cinéma avec attention et respect.
    Comme réalisateur, j’ai toujours vécu avec émotion la participation de mes films au Festival de Cannes. Je me souviens aussi avec bonheur de mon expérience en tant que membre du jury durant l’édition du cinquantenaire, l’attention et la passion avec laquelle notre jury a vu et discuté de tous les films.
    Comme spectateur, je conserve heureusement la même curiosité que dans ma jeunesse et c’est donc pour moi un grand privilège d’entreprendre ce voyage dans le cinéma mondial contemporain.
    »

    Nanni Moretti est né en 1953 à Brunico, en Italie. Après plusieurs courts métrages, il signe son premier long, Io Sono un Autarchico (Je suis un autarcique) en 1976 puis est sélectionné en Compétition à Cannes en 1978, avec Ecce Bombo.

    La critique internationale repère vite ce jeune cinéaste à l’humour corrosif, analyste subtil et politique de la société contemporaine. Ses films seront souvent primés dans les festivals à travers le monde : le Prix spécial du jury est attribué à Sogni d’Oro à Venise (1981) et l’Ours d’Argent est décerné à La Messa è finita (La Messe est finie) à Berlin en 1986.
    Réalisateur en perpétuelle évolution, auteur personnel, et artiste accompli, Nanni Moretti continue de surprendre avec Caro Diario (Journal intime), présenté en 1994 en Compétition au Festival de Cannes (il y reçoit le Prix de la Mise en Scène) et avec La Stanza del figlio (La Chambre du Fils), récompensé par la Palme d’Or en 2001 et marqué par un grand succès public. Puis ce sera Il Caimano (Le Caïman- 2006), un film qui stigmatise avec fermeté et conviction les dérives de la vie politique italienne à l'époque de Silvio Berlusconi.

    Acteur emblématique dans la majorité de ses films, Moretti a également joué dans Padre Padrone des frères Taviani (1977), puis chez Luchetti, Mazzacurati ou encore Calopresti. Cinéaste, mais aussi producteur et distributeur, il a fondé en 1986 la maison de production Sacher film, et ouvert à Rome le cinéma Nuovo Sacher en 1991, une salle dédiée à la sortie des œuvres du cinéma mondial. Depuis 1996, il dirige le « Festival Sacher » consacré aux courts métrages.

    Il a présenté six films au Festival de Cannes, dont l'an dernier le très salué Habemus Papam.

    Gilles Jacob a accueilli l’accord du nouveau président par ces mots : « Quand nous avons décidé de mettre Ecce Bombo, un film en super 8 !, en Compétition dès mon arrivée en 1978, c’est que je pressentais que Nanni Moretti allait bientôt devenir NANNI MORETTI. C’est ce qui s’est passé et je me réjouis de cette longue et affectueuse collaboration. »

    Thierry Frémaux de son côté : « C’est avec un Président de jury européen que le festival souhaitait célébrer sa 65e édition. Marqués par sa fougue, sa modernité et son intelligence, les films de Nanni Moretti incarnent ce que le cinéma a donné de meilleur ces trente dernières années. Son œuvre toujours en construction continue à faire vivre la promesse d’un cinéma en prise avec le monde et avec son temps. »

     
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  • "Omar m'a tuer" de Roschdy Zem en lice pour l'Oscar du meilleur film étranger- critique du film

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    A la surprise générale, c'est "Omar m'a tuer" de Roschdy Zem qui va concourir pour l'Oscar du meilleur film étranger (pour le Maroc)... alors que "La guerre est déclarée" de Valérie Donzelli a finalement été recalé. Bien entendu, "The Artist" reste le grand favori mais il sera en lice dans les mêmes catégories que les films américains... Réponse la semaine prochaine pour connaître la liste des films nommés et verdict lors de la cérémonie le 26 février. Pour l'Oscar du meilleur film étranger sont donc en lice:

    - Belgique : Bullhead de Michael R. Roskam
    - Canada : Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau
    - Allemagne : Pina de Wim Wenders
    - Iran : Une séparation d'Asghar Farhadi
    - Israël : Footnote de Joseph Cedar
    - Maroc : Omar 'a tuer de Roschdy Zem
    - Pologne : In Darkness d'Agnieska Holland
    - Taïwan : Warriors of the Rainbow - Seediq Bale de Wei Te-sheng
    - Danemark : SuperClasico d'Ole Christian Madsen 

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    Adapter un fait divers aussi médiatique soit-il (ou justement parce qu’il est aussi médiatique) n’est jamais facile, d’abord parce qu’il faut respecter les droits des parties en cause, ensuite parce que réussir à susciter et maintenir l’intérêt du public avec des faits connus de tous nécessite une certaine maîtrise du récit.

    C’était ici d’autant plus difficile que le fait divers est relativement récent et toujours très présent dans les esprits puisqu’il remonte au 24 juin 1991 avec l’assassinat de Ghislaine Marchal retrouvée morte dans sa villa de Mougins. Des lettres tracées avec le sang de la victime accusent :    « Omar m’a tuer ».  Quelques jours plus tard, Omar Raddad (Sami Bouajila), son jardinier, est écroué à la prison de Grasse. Il parle peu et comprend mal le français. Dès lors, il est le coupable évident….et idéal.  Il n’en sortira que 7 ans plus tard, gracié, mais toujours coupable aux yeux de la justice. En 1994, révolté par le verdict, Pierre-Emmanuel Vaugrenard (Denis Podalydès), écrivain convaincu de l’innocence d’Omar Raddad ou du moins trouvant une belle opportunité dans la défense de son innocence, s’installe à Nice pour mener sa propre enquête et rédiger un ouvrage sur l’affaire…

    C’est Rachid Bouchareb qui devait initialement réaliser ce film consacré à « L’affaire Raddad ». Le succès d’« Indigènes » en a décidé autrement. Après s’être vu proposer le rôle d’Omar,  Roschdy Zem a finalement décidé de diriger lui-même le film, son second long-métrage après l’excellent « Mauvaise foi » en 2006.  Le scénario originel a ainsi été écrit par Rachid Bouchareb et Olivier Lorelle. Le scénario s'inspire de deux ouvrages : « Pourquoi moi ? »  dans lequel Omar Raddad livre son témoignage sur cette épreuve et  « Omar : la construction d'un coupable » du romancier Jean-Marie Rouard, un livre-enquête qui  dénonce les défaillances de la justice au moment de cette affaire criminelle et le lynchage médiatique dont a alors été victime Omar Raddad.

    Afin d’apporter du rythme à l’histoire, les scénaristes ont eu la bonne idée de montrer les destins croisés de l’accusé Omar Raddad et de l’écrivain dandy qui écrit un livre sur ce dernier, sans doute pas seulement pour de nobles raisons, épris au moins autant d’ambition que de justice, mais cela permet en tout cas de révéler les multiples zones d’ombre de l’enquête : aucune trace de sang détectée sur les vêtements qu'Omar Raddad portait au moment du crime, ses empreintes n'apparaissent nulle part sur les lieux du crime, les gendarmes se sont débarrassés de l'appareil photo qui contenait des clichés pris par la victime peu avant son décès, son corps a été incinéré moins d'une semaine après le meurtre, alors que de nouvelles autopsies auraient dû être effectuées…sans oublier les deux phrases "Omar m'a tuer" et "Omar m'a t" écrites de manière lisible, avec les lettres bien détachées alors que Mme Marchal était dans l’obscurité…et avec cette faute d’orthographe reprise dans le titre du film, d’autant plus étrange lorsqu’on sait que Ghislaine Marchal était férue de littérature et en particulier de Sagan, le nom de sa villa étant même inspiré de celui du roman « La Chamade » (que je vous recommande vivement par ailleurs).

    Plutôt que de s’attaquer aux médias et à la justice et à leur violence aveugle (traiter de l’implacable machine médiatique et judiciaire aurait d’ailleurs été un autre point de vue intéressant), Roschdy Zem a préféré réaliser un film à hauteur d’homme et dresser le portrait d’un homme simple démuni face à l’implacable machine judiciaire sans nier qu’il dépensait beaucoup  au jeu (on l’a aussi accusé de dépenser pour des prostituées…mais personne n’est jamais parvenu à le prouver). Démuni parce que ne possédant pas la maîtrise du langage et son premier interrogatoire par des gendarmes montre de manière flagrante l’incompréhension, l’angoisse qui le saisissent, dans toute son humanité désarmée.  Ce film est aussi un plaidoyer pour les mots, la maîtrise du langage, véritable arme (celle dont se sert l’écrivain et celle dont Omar est démuni) et instrument de pouvoir. Les mots qui l’accuseront, aussi.

    Comme souvent dans les films réalisés par des acteurs, l’interprétation est remarquable pas seulement grâce à la direction d’acteurs de Roschdy Zem mais évidemment aussi grâce à l’interprétation de Sami Bouajila qui interprète Omar Raddad avec sobriété, sans jamais en faire trop,  mais interprétant l’homme dans toute  sa dignité bafouée, sa fragilité, presque sa candeur. Dans un regard ou un silence, il parvient ainsi à exprimer toute la détresse d’un homme, sans parler évidemment de la performance physique (perte de poids, apprentissage du marocain).

    Roschdy Zem a eu l’intelligence de mettre en avant le coupable (devenu la seconde victime de cette histoire) plutôt que sa réalisation qui se contente de poser sa caméra sur pied ou sur des rails pour les scènes de l’écrivain qui « maîtrise » (sa situation, le langage)  et de porter la caméra à l’épaule pour filmer les scènes plus fébriles liées à Omar Raddad (désarmé, perdu).  Il n’oublie pas non plus la victime initiale en en dressant le portrait d’une femme libre, plutôt iconoclaste dont on ne souhaitait visiblement pas voir le passé révélé au grand jour !

    Un film de compassion, d’humanité poignante qui témoigne autant de celle de celui dont il raconte l’histoire que de celle de celui qui se trouve derrière la caméra, comme c’était d’ailleurs déjà le cas dans son premier film « Mauvaise foi ».

    Denis Podalydès est juste dans le rôle de cet écrivain parisien à mille lieux de l’univers de celui qu’il prétend défendre  et Maurice Bénichou dans celui de l’avocat Vergès qui trouvera en Omar son « premier innocent ».

    En attendant, le mystère demeure : les deux ADN masculins retrouvés sur les lieux du crime et qui ne correspondent ni l'un ni l'autre à celui d'Omar Raddad demeurent non identifiés. La Cour de révision, en charge du dossier a malgré cela décidé en 2002 de ne pas rejuger l'homme, qui reste toujours coupable aux yeux de la justice tout en ayant bénéficié de la grâce présidentielle de Jacques Chirac.  Et surtout demeure l’honneur bafoué d’Omar Raddad, un homme physiquement libre et mentalement emprisonné. A défaut de plaider ouvertement pour son innocence, le film plaide, avec compassion, pudeur et sobriété, pour une réouverture de l’enquête et une réhabilitation d’un homme privé du pouvoir des mots, que le pouvoir de quatre mots à a jamais enfermé et à qui le pouvoir d’un seul mot pourrait rendre la liberté.

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  • Concours - Gagnez un exemplaire du magazine Studio Ciné Live de février 2012

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    Comme chaque mois, j'ai le plaisir de vous faire gagner un exemplaire de Studio Ciné Live dont ce numéro de février est, comme toujours, au coeur de l'actualité avec, évidemment, les César (que vous pourrez suivre ici comme chaque année) et les espoirs du cinéma français sublimés par Jean-Baptiste Mondino mais également une interview de Robert Downey Jr qui sera à l'affiche de Sherlock Holmes 2 sur la success story duquel Studio Ciné Live revient également. Egalement dans ce numéro un article qui pourra servir à certains d'entre vous puisque sont répertoriées les meilleures formations pour devenir comédien. Vous pourrez également lire la master class de David Fincher ou encore un flash-back sur "L'Emire contre-attaque" sans oublier, comme chaque mois, tous ceux qui font l'actualité avec notamment Vanessa Paradis, Jane Fonda...

    Pour gagner ce numéro en kiosques depuis hier, pour une fois, je vais faire simple, soyez le premier ou la première à me dire quel est le film dont est extraite l'image suivante en envoyant un email à inthemoodforcinema@gmail.com avec, pour intitulé "Concours Studio Cine Live" et en n'oubliant pas de joindre vos coordonnées.

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  • Concours - 5X2 places pour "La Vérité si je mens 3" de Thomas Gilou

    Avant de laisser à nouveau la place aux critiques de films, je vous propose aujourd'hui, grâce à Cinefriends,  de remporter 5X2 places pour "La Vérité si je mens 3 " de Thomas Gilou dans lequel vous retrouverez: Richard Anconina, José Garcia, Vincent Elbaz, Gilbert Melki, Bruno Solo, Aure Atika, Amira Casar, Enrico Macias, Elisa Tovati, Marc Andreoni, Léa Drucker et Cyril Hanouna. Le film sortira en salles le 1er février 2012.

    Synopsis officiel:

    Eddie, Dov, Yvan et les autres… Nos chaleureux amis ont migré du Sentier moribond à la banlieue florissante d’Aubervilliers… Là même où les vieux entrepreneurs juifs ont laissé le terrain à de jeunes grossistes chinois courageux et dynamiques… La petite bande est toujours aussi soudée, solidaire que lors des épisodes précédents, et la vie suit son cours, au gré des petits évènements familiaux et des affaires. Dov semble toujours frivole, Eddie entreprenant, Yvan transi, Karine désinvolte, Sandra résolue, Chochana naïve, Serge irresponsable et mythomane. Quant à Patrick, il est amoureux et l’heureuse élue est loin d’être facile d’accès. Tout irait pour le mieux jusqu’à ce qu’un vent mauvais apporte son lot d’adversité compromettant sérieusement la cohésion du groupe. Succomberont-ils sous l’orage à la zizanie, ou bien, une fois de plus, à force d’entraide, de ruses et d’habileté, triompheront-ils de la crise avec panache ?

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    CONCOURS

    Pour faire partie des gagnants, soyez parmi les 5 premiers à me dire de quels films sont extraites les images suivantes et à m'envoyer vos réponses avec vos coordonnées à inthemoodforcinema@gmail.com avec, pour intitulé de votre email, "Concours La Vérité".

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    Lien permanent Imprimer Catégories : CONCOURS Pin it! 0 commentaire
  • Blogueurs : votez pour les How I Met Your Blogger (HIMYB ) Awards avant la cérémonie du 2 mars

    Il y a deux ans déjà, à l'initiative de blogueurs motivés débutaient les How I Met Your Blogger (HIMYB), des soirées au nom improbable voire impronnonçable mais convivivales (vraiment), dans des lieux exigus (très, puisqu'il s'agissait de caves)...enfin... au début puisque la dernière soirée se tenait dans un lieu aussi gigantesque qu'agréable sans que cela nuise à la convivialité, témoignant de leur belle (r)évolution. Ces soirées réunissent les blogueurs cinéma, et les mots d'ordre en sont toujours bonne humeur et conversations cinématographiques, et l'occasion d'échanger entre nous, d'y retrouver les pionniers du blog cinéma comme moi et de chahuter rencontrer les nouveaux blogueurs.

    Juste après les César et les Oscars (je serai normalement aux premiers comme ces deux dernières années mais je vous en reparlerai), cette année, le 2 mars, aura donc lieu la cérémonie des HIMYB awards, des prix remis par les blogueurs cinéma à partir d'une sélection de films en lice choisis par un "jury" dont je fais partie.  L'occasion de faire entendre notre voix mais surtout un autre moyen de partager notre enthousiasme et notre passion (me concernant, en tout cas, credo, plus que jamais, de mes blogs) et je l'espère de faire découvrir des films à côté desquels sont passés les médias dits traditionnels. Pour tout dire, ces choix ont été envoyés par email, sans échange avec les autres membres du jury, raison pour laquelle  s'y retrouvent des films que j'ai beaucoup défendus ici et d'autres beaucoup moins (et ce qui explique aussi qu'en soit absent le casting éblouissant de ce film-ci que j'ai beaucoup défendu) mais l'ensemble de la sélection reflète assez bien les diverses tendances sur les blogs cinéma cette année 2011. Quant à mes propres choix, vous pourrez les retrouver dans mon top 11 2011 et dans mon bilan détaillé de l'année 2011, ici.

     Les blogueurs (et donc vous si vous l'êtes) ont ainsi jusqu'au 18 février pour voter et s'inscrire à la soirée du 2 mars, ici: http://himyb.fr  et d'ores et déjà, je vous laisse découvrir les films en lice ci-dessous et aller vous inscrire sur le site en qestion. Je vous en reparlerai bien entendu ici ainsi que sur mon nouveau blog http://inthemodlemag.com .

    En bonus, mes critiques des films en lice ci-dessous et, puisque de vote il est question, je vous rappelle que vous pouvez soutenir mon projet littéraire en vous inscrivant comme éditeur sur http://www.mymajorcompanybooks.com puis comme fan de ma page http://www.mymajorcompanybooks.com/meziere . Vous en saurez plus sur le projet en question sur ma page ainsi que sur le concours d'écriture que j'ai récemment remporté, mais pour l'heure place aux blogs, au cinéma et aux votes!

    Critiques de quelques films en lice:

    -Critique de "Black swan" de Darren Aronofsky

    -Critique de "Polisse" de Maïwenn

    -Critique de "Melancholia" de Lars von Trier

    -Critique de "The Artist" de Michel Hazanavicius

    -Critique du "Discours d'un roi" de Tom Hooper

    -Critique de "True Grit"d'Ethan et Joel Coen

    -Critique d'"Animal kingdom" de David Michod

     Catégories et films en lice:

    Film de l’année

    Black Swan
    Drive
    Intouchables
    J’ai Rencontré le Diable
    Melancholia
    Shame
    The Artist
    The Tree of Life

    Acteur de l’année

    Colin Firth – Le Discours d’un Roi
    Jean Dujardin – The Artist
    Michael Fassbender – Shame
    Omar Sy – Intouchables
    Ryan Gosling – Drive

    Actrice de l’année

    Carey Mulligan – Shame
    Jessica Chastain – The Tree of Life
    Kirsten Dunst – Melancholia
    Marina Foïs – Polisse
    Natalie Portman – Black Swan

    Réalisateur de l’année

    Brad Bird – Mission : Impossible Protocole Fantôme
    Darren Aronofsky – Black Swan
    Lars Von Trier – Melancholia
    Nicolas Winding Refn – Drive
    Terrence Malick – The Tree of Life

    Film d’animation de l’année

    Happy Feet 2
    Le Chat Potté
    Les Aventures de Tintin – le Secret de la Licorne
    Rango
    The Prodigies

    Révélation de l’année

    Brit Marling – Another Earth
    David Michod – Animal Kingdom
    Elle Fanning – Somewhere
    Hailee Steinfeld – True Grit
    Jessica Chastain – The Tree of Life

    Direct-to-Video de l’année

    Blood Island
    Black Death
    Stake Land
    Super
    Triangle

    Le mauvais film de l’année

    Dream House
    Green Lantern
    La Conquête
    Les tribulations d’une caissière
    Mon père est une femme de ménage

    La scène la plus marquante de l’année

    Black Swan – le ballet final
    Drive – l’ascenseur
    Le Discours d’un Roi – le discours du roi
    Les aventures de Tintin le Secret de la Licorne – poursuite à Bagghar
    Melancholia – la fin

    La BO la plus entêtante de l’année

    Black Swan
    Drive
    Happy Feet 2
    Sucker Punch
    Tron l’Héritage

    Le scénario de l’année

    Black Swan
    Drive
    La Piel que Habito
    Polisse
    Source Code

    La plus belle affiche de l’année

    Black Swan
    Drive
    Minuit à Paris
    The Artist
    Tron l’Héritage

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Palmarès des Golden Globes 2012 : le triomphe (mérité) de Jean Dujardin et de "The Artist"

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    La 69ème cérémonie des Golden Globes s'est achevée cette nuit, une cérémonie qui préfigure en général les Oscars (la cérémonie 2012 aura lieu le 26 février). 

    "The Artist" de Michel Hazanavicius a reçu trois Golden Globes (sur 6 nominations): meilleur acteur dans une comédie ou une comédie musicale pour Jean Dujardin, meilleure musique, meilleure comédie ou comédie musicale.

     Je me réjouis tout particulièrement de ces prix, d'abord parce que j'avais eu un énorme coup de coeur pour ce film dès sa première projection cannoise (critique et photos cannoises en bas de cet article), ensuite parce que la réussite de Jean Dujardin va à l'encontre de la tendance actuelle, celle d'une téléréalité qui nous ferait croire que le talent peu s'acquérir en un claquement de doigts...et en écrasant les autres. Une magnifique réussite, an "American dream" qui n'en est sans doute qu'à ses prémisses. Je vois mal comment l'Oscar du meilleur acteur pourrait ainsi lui échapper et comment "The Artist" pourrait ne pas avoir l'Oscar du meilleur film tant il est un sublime hommage au cinéma et, plus encore, aux artistes. 

     Gérard Depardieu était le dernier acteur français à avoir obtenu le Golden Globe du meilleur acteur (en 1991 pour "Green card").

     Je me réjouis également du prix du meilleur scénario obtenu par Woody Allen pour "Minuit à Paris", hommage également en quelque sorte au cinéma, ou en tout cas au pouvoir de l'imagination. Si George Clooney a été malheureux en tant que réalisateur (pour le très réussi "Les marches du pouvoir") il a été plus chanceux en tant qu'acteur, récompensé pour son rôle dans "The Descendants". Martin Scorsese a reçu l'Oscar du meilleur réalisateur ...et Meryl Streep a été récompensé unee énième fois...

    Je vous laisse découvrir le palmaèrs ci-dessous et ma critique de "The Artist" en bas de cet article.

    PALMARES COMPLET DES GOLDEN GLOBES 2012

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    Meilleur film dramatique

    Les Marches du Pouvoir

    Hugo Cabret

    Le Stratège

    The Descendants - LAUREAT

    La Couleur des sentiments

    Cheval de guerre

     

     

       

    Meilleure comédie ou comédie musicale

    50/50

    My Week with Marilyn

    Minuit à Paris

    Mes meilleures amies

    The Artist - LAUREAT

     Meilleur acteur dans un drame

     Brad Pitt (Le Stratège)

    Leonardo DiCaprio (J. Edgar)

    George Clooney (The Descendants) - LAUREAT

    Ryan Gosling (Les Marches du Pouvoir)

    Michael Fassbender (Shame)

    Meilleure actrice dans un drame

     Meryl Streep (La Dame de fer) - LAUREATE

    Glenn Close (Albert Nobbs)

    Tilda Swinton (We Need to Talk About Kevin)

    Viola Davis (La Couleur des sentiments)

    Rooney Mara (Millenium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes)

    Meilleur acteur dans une comédie ou une comédie musicale

     Brendan Gleeson (L'Irlandais)

    Joseph Gordon-Levitt (50/50)

    Owen Wilson (Minuit à Paris)

    Ryan Gosling (Crazy, Stupid, Love)

    Jean Dujardin (The Artist) - LAUREAT

    Meilleure actrice dans une comédie ou une comédie musicale

    Jodie Foster (Carnage)

    Charlize Theron (Young Adult)

    Kate Winslet (Carnage)

    Michelle Williams (My Week with Marilyn) - LAUREATE

    Kristen Wiig (Mes meilleures amies)

    Meilleur acteur dans un second rôle


    Kenneth Branagh (My Week with Marilyn)

    Viggo Mortensen (A Dangerous Method)

    Albert Brooks (Drive)

    Jonah Hill (Le Stratège)

     Meilleure actrice dans un second rôle

    Bérénice Bejo (The Artist)

    Janet McTeer (Albert Nobbs)

    Shailene Woodley (The Descendants)

    Jessica Chastain (La Couleur des sentiments)

    Octavia Spencer (La Couleur des sentiments) - LAUREATE

    Meilleur réalisateur

    Woody Allen (Minuit à Paris)

    Martin Scorsese (Hugo Cabret) - LAUREAT

    Michel Hazanavicius (The Artist)

    George Clooney (Les Marches du Pouvoir)

    Alexander Payne (The Descendants)

     Meilleur scénario

    Les Marches du Pouvoir (Beau Willimon, George Clooney, Grant Heslov)

     Le Stratège (Aaron Sorkin, Steven Zaillian)

     The Descendants (Alexander Payne, Jim Rash, Nat Faxon)

    Minuit à Paris (Woody Allen) - LAUREAT

     The Artist (Michel Hazanavicius)

    Meilleure chanson

    Gnomeo et Juliette (Elton John, Bernie Taupin)

    La Couleur des sentiments (Mary J. Blige, Thomas Newman, Harvey Mason Jr., Damon Thomas)

    Machine Gun Preacher (Chris Cornell)

     W.E. - Masterpiece (Madonna) LAUREATE

     Albert Nobbs (Sinead O'Connor)

     Meilleure musique

    Hugo Cabret (Howard Shore)

     Cheval de guerre (John Williams)

     W.E. (Abel Korzeniowski)

     Millénium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes (Atticus Ross, Trent Reznor)

     The Artist (Ludovic Bource) - LAUREAT

     Meilleur film d'animation

     Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne -LAUREAT

    Le Chat Potté

    Cars 2

     Rango 

    Mission : Noël Les aventures de la famille Noël

     Meilleur film en langue étrangère

     La Piel que Habito (Pedro Almodóvar)

     Le Gamin au vélo (Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne)

     Au Pays du Sang et du Miel (Angelina Jolie)

     The Flowers of War (Zhang Yimou)

     Une Séparation (Asghar Farhadi) - LAUREAT

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    Palmarès télévision

    Meilleure série dramatique

    Boardwalk Empire

    Le Trône de fer : Game of Thrones

    Homeland - LAUREAT

    Boss

    American Horror Story


    Meilleure série comique ou musicale

    Glee

    Modern Family - LAUREAT

    Episodes

    Enlightened

    New Girl

     Meilleure mini-série ou téléfilm

    Too Big to Fail (TV)

    Mildred Pierce

    Cinema Verite

    Downton Abbey - LAUREAT

    The Hour (2011)

     Meilleur acteur dans une série dramatique

    Jeremy Irons (The Borgias)

    Steve Buscemi (Boardwalk Empire)

    Kelsey Grammer (Boss) - LAUREAT

    Bryan Cranston (Breaking Bad)

    Damian Lewis (Homeland)

     Meilleure actrice dans une série dramatique

    Claire Danes (Homeland) - LAUREATE

    Madeleine Stowe (Revenge)

    Julianna Margulies (The Good Wife)

    Callie Thorne (Necessary Roughness)

    Mireille Enos (The Killing (US))

     Meilleur acteur dans une série comique ou musicale

    Johnny Galecki (The Big Bang Theory)

    Alec Baldwin (30 Rock)

    David Duchovny (Californication)

    Thomas Jane (Hung)

    Matt LeBlanc (Episodes) - LAUREAT

     Meilleure actrice dans une série comique ou musicale

    Laura Dern (Enlightened) - LAUREATE

    Laura Linney (The Big C)

    Zooey Deschanel (New Girl)

    Tina Fey (30 Rock)

    Amy Poehler (Parks And Recreation)

     Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm

    William Hurt (Too Big to Fail (TV))

    Bill Nighy (Page Eight)

    Hugh Bonneville (Downton Abbey)

    Dominic West (Appropriate Adult)

    Idris Elba (Luther) - LAUREAT

     Meilleur actrice dans une mini-série ou un téléfilm

    Diane Lane (Cinema Verite)

    Elizabeth McGovern (Downton Abbey)

    Kate Winslet (Mildred Pierce) - LAUREATE

    Emily Watson (Appropriate Adult)

    Romola Garai (The Hour (2011))

     Meilleur acteur dans un second rôle pour une Série, une Mini-Série ou un Téléfilm

    Tim Robbins (Cinema Verite)

    Guy Pearce (Mildred Pierce)

    Paul Giamatti (Too Big to Fail (TV))

    Eric Stonestreet (Modern Family)

    Peter Dinklage (Le Trône de fer : Game of Thrones) - LAUREAT

     Meilleure actrice dans un second rôle pour une Série, une Mini-Série ou un Téléfilm

    Maggie Smith (Downton Abbey)

    Kelly MacDonald (Boardwalk Empire)

    Jessica Lange (American Horror Story) - LAUREATE

    Evan Rachel Wood (Mildred Pierce)

    Sofia Vergara (Modern Family)

     CRITIQUE DE "THE ARTIST" DE MICHEL HAZANAVICIUS

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse des lauréats du Festival de Cannes 2011.

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse des lauréats du Festival de Cannes 2011.

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse du Festival de Cannes 2011 du film "The Artist".

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse du Festival de Cannes 2011 du film "The Artist".

    C’était un dimanche matin de mai 2011, le début du Festival de Cannes encore, en projection presse. Pas encore vraiment l’effervescence pour le film qui obtint la palme d’or mais un joli bruissement d’impatience parmi les regards déjà las, ou obstinément sceptiques. 1H40 plus tard, la salle résonnait d’applaudissements, pendant dix minutes, fait rare en projection presse. Le soir même, je suis retournée le voir en projection officielle. L’émotion fut la même, redoublée par la présence de l’équipe du film, terriblement émue elle aussi par les réactions enthousiastes du public, par les rires tendres, par cette cavalcade d’applaudissements qui a commencé lors de la dernière scène et ne s’est plus arrêtée pour continuer pendant un temps qui m’a paru délicieusement long. Un beau, rare et grand moment du Festival de Cannes.

    Le pari était pourtant loin d’être gagné d’avance. Un film muet (ou quasiment puisqu’il y a quelques bruitages). En noir et blanc. Tourné à Hollywood. En 35 jours. Par un réalisateur qui jusque là avait excellé dans son genre, celui de la brillante reconstitution parodique, mais très éloigné de l’univers dans lequel ce film nous plonge. Il fallait beaucoup d’audace, de détermination, de patience, de passion, de confiance, et un peu de chance sans doute aussi, sans oublier le courage -et l’intuition- d’un producteur (Thomas Langmann) pour arriver à bout d’un tel projet. Le pari était déjà gagné quand le Festival de Cannes l’a sélectionné d’abord hors compétition pour le faire passer ensuite en compétition, là encore fait exceptionnel.

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    Le film débute à Hollywood, en 1927, date fatidique pour le cinéma puisque c’est celle de l’arrivée du parlant. George Valentin (Jean Dujardin) est une vedette du cinéma muet qui connait un succès retentissant…mais l’arrivée des films parlants va le faire passer de la lumière à l’ombre et le plonger dans l’oubli. Pendant ce temps, une jeune figurante, Peppy Miller (Bérénice Béjo) qu’il aura au départ involontairement  placée dans la lumière, va voir sa carrière débuter de manière éblouissante. Le film raconte l’histoire de leurs destins croisés.

    Qui aime sincèrement le cinéma ne peut pas ne pas aimer ce film qui y est un hommage permanent et éclatant. Hommage à ceux qui ont jalonné et construit son histoire, d’abord, évidemment. De Murnau à Welles, en passant par Borzage, Hazanavicius cite brillamment ceux qui l’ont ostensiblement inspiré. Hommage au burlesque aussi, avec son mélange de tendresse et de gravité, et évidemment, même s’il s’en défend, à Chaplin qui, lui aussi,  lui surtout, dans « Les feux de la rampe », avait réalisé un hymne à l'art qui porte ou détruit, élève ou ravage, lorsque le public, si versatile, devient amnésique, lorsque le talent se tarit, lorsqu’il faut passer de la lumière éblouissante à l’ombre dévastatrice. Le personnage de Jean Dujardin est aussi un hommage au cinéma d’hier : un mélange de Douglas Fairbanks, Clark Gable, Rudolph Valentino, et du personnage de Charles Foster Kane (magnifiques citations de « Citizen Kane ») et Bérénice Béjo, avec le personnage de Peppy Miller est, quant à elle, un mélange de Louise Brooks, Marlène Dietrich, Joan Crawford…et nombreuses autres inoubliables stars du muet.

    Le cinéma a souvent parlé de lui-même… ce qui a d’ailleurs souvent produit des chefs d’œuvre. Il y a évidemment « La comtesse aux pieds nus » de Mankiewicz, « La Nuit américaine de Truffaut », « Sunset Boulevard » de Billy Wilder, enfin « Une étoile est née » de George Cukor et encore « Chantons sous la pluie » de Stanley Donen et Gene Kelly auxquels « The Artist », de par son sujet, fait évidemment penser. Désormais, parmi ces classiques, il faudra citer « The Artist » de Michel Hazanavicius. Ses précèdents films étaient d'ailleurs déjà des hommages au cinéma. On se souvient ainsi des références à "Sueurs froides" ou "La Mort aux trousses" d'Hitchcock dans "OSS 117 : Rio ne répond plus".

    Hazanavicius joue ainsi constamment et doublement la mise en abyme : un film muet en noir et blanc qui nous parle du cinéma muet en noir et blanc mais aussi qui est un écho à une autre révolution que connaît actuellement le cinéma, celle du Numérique.

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    Le mot jubilatoire semble avoir été inventé pour ce film, constamment réjouissant, vous faisant passer du rire aux larmes, ou parfois vous faisant rire et pleurer en même temps. Le scénario et la réalisation y sont pour beaucoup mais aussi la photographie (formidable travail du chef opérateur Guillaume Schiffman qui, par des nuances de gris, traduit les états d’âme de Georges Valentin), la musique envoûtante (signée Ludovic Bource, qui porte l’émotion à son paroxysme, avec quelques emprunts assumés là aussi, notamment à Bernard Herrmann) et évidemment les acteurs au premier rang desquels Jean Dujardin qui méritait amplement son prix d’interprétation (même si Sean Penn l’aurait également mérité pour « This must be the place »).

    Flamboyant puis sombre et poignant, parfois les trois en même temps, il fait passer dans son regard (et par conséquent dans celui du spectateur), une foule d’émotions, de la fierté aux regrets,  de l’orgueil à la tendresse, de la gaieté à la cruelle amertume de la déchéance.  Il faut sans doute beaucoup de sensibilité, de recul, de lucidité et évidemment de travail et de talent pour parvenir à autant de nuances dans un même personnage (sans compter qu’il incarne aussi George Valentin à l’écran, un George Valentin volubile, excessif, démontrant le pathétique et non moins émouvant enthousiasme d’un monde qui se meurt). Il avait déjà prouvé dans « Un balcon sur la mer » de Nicole Garcia qu’il pouvait nous faire pleurer.  Il confirme ici l’impressionnant éclectisme de sa palette de jeu et d'expressions de son visage.

     Une des plus belles et significatives scènes est sans doute celle où il croise Peppy Miller dans un escalier, le jour  du Krach de 1929. Elle monte, lui descend. A l’image de leurs carrières. Lui masque son désarroi. Elle, sa conscience de celui-ci, sans pour autant dissimuler son enthousiasme lié à sa propre réussite. Dujardin y est d’une fierté, d’une mélancolie, et d’une gaieté feinte bouleversantes, comme à bien d’autres moments du film. Et je ne prends guère de risques en lui prédisant un Oscar pour son interprétation, ou en tout cas un Oscar du meilleur film étranger pour Hazanavicius.  Bérénice Béjo ne démérite pas non plus dans ce nouveau rôle de « meilleur espoir féminin » à la personnalité étincelante et généreuse, malgré un bref sursaut de vanité de son personnage. Il ne faudrait pas non plus oublier les comédiens anglo-saxons : John Goodman, Malcolm McDowell et John Cromwell (formidablement touchant dans le rôle du fidèle Clifton).

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    Il y aura bien quelques cyniques pour dire que ce mélodrame  est plein de bons sentiments, mais Hazanicius assume justement ce mélodrame. « The Artist » est en effet aussi une très belle histoire d’amour simple et émouvante, entre Peppy et Georges mais aussi entre Georges et son cabot-in Uggy : leur duo donne lieu à des scènes tantôt drôles, tantôt poétiques, tantôt touchantes, et là encore parfois au trois en même temps. Hommage aussi à ce pouvoir magique du cinéma que de susciter des émotions si diverses et parfois contradictoires.

    Michel Hazanavicius  évite tous les écueils et signe là un hommage au cinéma, à sa magie étincelante, à son histoire, mais aussi et avant tout aux artistes, à leur orgueil doublé de solitude, parfois destructrice. Des artistes qu’il sublime, mais dont il montre aussi les troublantes fêlures et la noble fragilité.

    Ce film m’a éblouie, amusée, émue. Parce qu’il convoque de nombreux souvenirs de cinéma. Parce qu’il est une déclaration d’amour follement belle au cinéma. Parce qu’il ressemble à tant de films du passé et à aucun autre film contemporain. Parce qu’il m’a fait ressentir cette même émotion que ces films des années 20 et 30 auxquels il rend un vibrant hommage. Parce que la réalisation est étonnamment inspirée (dans les deux sens du terme d’ailleurs puisque, en conférence de presse, Michel Hazanavicius a revendiqué son inspiration et même avoir « volé » certains cinéastes). Parce qu’il est burlesque, inventif, malin, poétique, et touchant.  Parce qu’il montre les artistes dans leurs belles et poignantes contradictions et fêlures.

    Il ne se rapproche d’aucun autre film primé jusqu’à présent à Cannes…et en sélectionnant cet hymne au cinéma en compétition puis en le  primant,  le Festival de  Cannes a prouvé qu’il était avant tout le festival qui aime le cinéma, tous les cinémas, loin de la caricature d’une compétition de films d’auteurs représentant toujours le même petit cercle d’habitués dans laquelle on tend parfois à l’enfermer.

     « The Artist » fait partie de ces films qui ont fait de cette édition cannoise 2011 une des meilleures de celles auxquelles j’ai assisté, pour ne pas dire la meilleure…avec des films  aussi différents et marquants que  « This must be the place » de Paolo Sorrentino, « Melancholia » de Lars von Trier, « La piel que habito » de Pedro Almodovar.

     Un film à ne manquer sous aucun prétexte si, comme moi, vous aimez passionnément et même à la folie, le cinéma. Rarement un film aura aussi bien su en concentrer la beauté simple et magique, poignante et foudroyante. Oui, foudroyante comme la découverte  de ce plaisir immense et intense que connaissent les amoureux du cinéma lorsqu’ils voient un film pour la première fois, et découvrent son pouvoir d’une magie ineffable, omniprésente ici.

    Un dernier petit conseil : ne regardez pas la bande-annonce (dont je n’ai pas peur de dire qu’elle m’a émue, comme le film), pour conserver le plaisir de la découverte.

    En bonus :

    - Ma critique de « La Comtesse aux pieds nus » de Mankiewicz

    -Ma critique de « OSS 117 : Rio ne répond plus » de Michel Hazanavicius

    -Ma critique d’ « Un balcon sur la mer » de Nicole Garcia

    -Ma critique des « Feux de la rampe » de Charlie Chaplin

     
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