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  • Critique de "Sur la planche" de Leila Kilani (mention spéciale du jury du Festival Paris Cinéma 2011)

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    Il y a trois films que vous ne devez pas manquer cette semaine, trois films "indépendants" que j'ai découverts dans des festivals, les deux premiers au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011 et le troisième au Festival Paris Cinéma: "Another happy day" de Sam Levinson fils d’un certain Barry-  (avec Ellen Barkin, Ezra Miller, Kate Bosworth, Demi Moore, Thomas Haden Church, George Kennedy, Ellen Burstyn) est ainsi une comédie acide et parfois tendrement cruelle (tendrement parce que Sam Levinson porte un regard finalement plein de compréhension sur ses personnages sans toutefois les épargner) dans laquelle un mariage devient le révélateur des rancœurs et des fêlures des différents membres d’une famille, puis "Detachment" de Tony Kaye (je vous recommande vraiment de regarder mes vidéos du réalisateur Tony Kaye au dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville, grand moment d'émotion du festival, en cliquant ici).  Dans ce film, Adrien Brody incarne Henry Barthes, un professeur remplaçant, remplaçant afin de ne pas s’investir avec ses élèves tout comme il s’évertue à ne pas s’investir avec les femmes. Il se rêve en homme désincarné dans une salle vide ; lui qui incarnera pourtant le visage de l’espoir. Avec une poésie sombre, Tony Kaye, dans le fond comme dans la forme, rend hommage à l’art, ici salvateur, et à ces êtres qui ne se comprennent pas mais finalement si proches dans leurs fêlures, leur solitude, leur besoin d’écoute. Adrien Brody lui ne fuit pas son rôle (qui parle justement de fuite) mais est au contraire d’une présence époustouflante, assumant les contradictions de son personnage, bouleversant.

    Mais revenons-en à "Sur les planches" qui débute dans la zone portuaire de Tanger où Badia et son amie Inane travaillent comme « filles crevettes » (dans une usine où elles trient des crevettes) tout en rêvant de devenir « filles textiles », en tout cas d’échapper à leur condition.  Badia est écorchée vive et même enragée, obsédée par la propreté de son corps qui, pour elle, porte constamment l’odeur de sa condition qu’elle juge dégradante. Elles vont rencontrer deux autres jeunes filles qui comme elles, le soir venu, séduisent des hommes que Badia et Inane ont pour habitude de voler ensuite. Le quatuor va alors faire équipe…

     Ex-journaliste indépendante, et réalisatrice de documentaires, Leila Kilani réalise ici son premier long-métrage de fiction, déjà présenté à la Quinzaine des Réalisateurs (mais alors qu’il avait déjà été sélectionné par Paris Cinéma).

     Sa caméra traque, débusque, encercle la rage, la détresse folle, la détermination furieuse de Badia, épousant sa révolte, son combat contre la résignation, et sa folie désespérée.

     La jeune actrice (débutante !) qui interprète Badia est impressionnante et révèle autant une actrice qu’une réalisatrice remarquables dont le cinéma qui donne le sentiment d’être pris sur le vif, profondément humain mais aussi sans concession, la vivacité, la nervosité de la réalisation, cette fatalité ( pente irrémédiablement glissante : « sur la planche »), le sentiment d’urgence qui s’en dégage et la qualité de la direction d’acteurs rappellent les Dardenne. Un cinéma pareillement centré sur ses personnages, fragiles et déterminés, écorchés vifs.

     Autre personnage du film : Tanger dont elle occulte la blancheur pour en révéler la noirceur (la seule blancheur est celle clinique, carcérale et redoutable de l’usine où travaillent Badia et son amie), Tanger filmée non pas sous un soleil éclatant mais constamment sous des pluies diluviennes, horizon obscurcie comme celui de ces jeunes filles.

     Un film d’autant plus troublant, que sa rage, sa révolte sont en résonance avec les récentes révolutions arabes qu’il précède pourtant. Un film coup de poing qui, après cette course contre une âpre réalité, nous laisse « à bout de souffle » comme son écriture hachée, faussement désordonnée qui résonne comme un cri de colère et de douleur. Un film que j'avais préfèré à "La guerre est déclarée", grand vainqueur du dernier Festival Paris Cinéma.

    Regardez ma vidéo de la réalisatrice au dernier Festival Paris Cinéma.

    Cliquez ici pour retrouver tous mes articles consacrés au Festival Paris Cinéma 2011.

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  • Le cinéma, thème de l'année 2012 pour la ville de Deauville: Deauville made in cinema

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    Deauville est une ville indissociable du cinéma dans l'esprit de beaucoup ... et dans le mien a fortiori puisque c'est là que naquit ma passion pour le cinéma, il y a plus de 18 ans, lorsque je découvris Deauville...et par la même occasion le Festival du Cinéma Américain où chaque année, quoiqu'il arrive, je suis retournée depuis. Deux passions indissociables au point d'y consacrer un blog entier http://www.inthemoodfordeauville.com ...(et même plusieurs des 13 nouvelles d'un recueil que vous pouvez au passage soutenir en vous inscrivant comme "éditeur"(gratuit et rapide) sur My Major Company Books en cliquant ICI puis en vous inscrivant comme "fan" de ma page My Major Company Books( en cliquant sur le coeur sur ma page), page à laquelle vous pouvez accéder en cliquant ICI , puis en notant et éventuellement commentant..)

     Quelques années plus tard, je découvrais aussi le Festival du Film Asiatique de Deauville où je retourne également chaque année, quoiqu'il arrive. Mais bien avant de déambuler sur les célèbres planches, je les avais admirées dans le film de Claude Lelouch, "Un homme et une femme" aussi pour beaucoup dans la réputation de ville cinématographique de Deauville. C'est ainsi là que, le 13 septembre 1965, Claude Lelouch arrive et change le destin de Deauville...et réciproquement. Après l'échec de son dernier film, il prend alors sa voiture, roule jusqu'à épuisement en allant vers Deauville où il s'arrête à 2 heures du matin en dormant dans sa voiture. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, étonné de la voir marcher avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme ».

    Avec « Un homme et une femme » Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. La plus simple du monde et la plus difficile à raconter. Celle de la rencontre d'un homme et une femme, de la rencontre de deux solitudes blessées. Il prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires. Et surtout il a ainsi immortalisé Deauville, l'inscrivant comme ville romantique et cinématographique dans la mémoire collective.

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    D'ailleurs, je ne connais pas ou très peu d'endroits dont la réjouissante mélancolie, la beauté lunatique, la lumière éblouissante soient de telles sources d'inspiration.
     

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    En 2010, à l'occasion des 150 ans de la ville de Deauville, le Maire Philippe Augier avait eu l'idée de la célèbrer par un évènement par jour. En 2011, Deauville fêtait l'anniversaire de la Normandie. Et ainsi, désormais, chaque année, la ville de Deauville aura une thématique différente. Pour mon plus grand bonheur, la thématique 2012 sera ainsi le cinéma avec, d'abord, la création d'un nouveau festival, les Deauville Green Awards (dont la conférence de presse a eu lieu ce matin, je vous en parle dans l'article suivant), un festival du film corporate pour l'écologie et le développement durable. Encore un nouveau festival à Deauville me direz-vous après "Planche(s) contact", le festival de photographie dont vous aviez pu lire mon compte-rendu ici et dont c'était la deuxième édition, en 2011 mais, après tout, le cadre de Deauville leur sied si bien que nous aurions tort de nous en priver.

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    Deauville, avant d'être une ville de festivals, est néanmoins une ville de tournages parmi lesquels, "Bob le Flambeur", le premier film de Jean-Pierre Melville, "le Baron de l'Ecluse" de Jean Delannoy et beaucoup d'autres (j'y reviendrai) sans oublier les nombreuses stars du septième art qui y séjournèrent ou même y vécurent.

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    Parmi les évènements de cette année du cinéma, en voici quelques uns (auxquels d'autres seront prochainement ajoutés, je vous en informerai bien entendu):

    -Le 12 février, un hommage à "Jules et Jim", avec une deuxième édition de "L'amour en toutes lettres", sur la scène du Théâtre du Casino, un spectacle musical qui explore l'univers des passions amoureuses qui ont inspirées François Truffaut, à l'occasion des 50 ans de "Jules et Jim"

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    -Le récit de l'histoire du cinéma Le Morny et la visite de la cabine par la famille Lechanteur qui l'exploite depuis 1949 (date de l'évènement encore inconnue)

    -Le 28 Avril: Dans le cadre du Salon "Livres et Musiques" projection d'un documentaire sur Michel Petrucciani en présence du biographe Benjamin Halay et de Roger Taillot qui le rencontra lors de ses passages à Deauville dans le cadre du festival "Swing in Deauville".

    -Le 29 Avril également, Deauville rendra hommage à Sacha Guitry avec la projection de son avant-dernier film "Assassins et voleurs" qui y fut tourné en 1955.

    -Le 29 avril, en présence de l'auteur et réalisateur David Foenkinos, sera projeté "La Délicatesse". La projection du film sera suivie d'une rencontre entre David Foenkinos et Asa Mader, un cinéaste américain en résidence à Deauville, sur l'adaptation littéraire. Vous pourrez retrouver ma critique de ce film que je vous recommande vivement, en cliquant ici.

    - Le mois de septembre sera consacré aux monstres sacrés du septième art avec : un hommage à Jean-Pierre Melville, un hommage à Jean Gabin (A l'occasion  des Journées Européennes du patrimoine, la ville pourra ainsi se visiter suivant l'itinéraire de légende de l'acteur).

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    -Une nuit de la vidéo pour mettre en lumière des vidéos amateurs tournées à ou sur Deauville. L'ensemble des vidéos fera l'objet d'une projection de nuit cet été, des vidéos soumises au vote du public. Le film primé pourrait être projeté lors du prochain Festival du Cinéma Américain de deauville.

    -Trois expositions et visites mettront le septième art à l'honneur avec d'abord, éparpillés en ville des cubes géants servant de supports, de mars à mi-octobre pour exposer les liens de Deauville avec le 7ème art, ensuite une exposition Yul Brynner du 13 juillet au 30 novembre (l'acteur américain était aussi photographe, et a notamment photographié le Pays d'Auge où se situait sa résidence secondaire),  enfin  du 31 août au 9 septembre, une exposition des affiches du Festival du Cinéma Américain, place Morny. Des visites guidées "Deauville et le cinéma" sont également prévues à partir du 7 Avril.

    -Bien évidemment le Festival du Film Asiatique du 7 au 11 mars et le Festival du Cinéma Américain, du 31 août au 9 septembre, 2 festivals que vous pourrez suivre comme chaque année sur ce blog ainsi que sur mon nouveau magazine en ligne http://inthemoodlemag.com et bien sûr sur http://www.inthemoodfordeauville.com

    -La Saison culturelle célèbre Joseph Kessel, écrivain, familier de Deauville, dont 6 romans ont été adaptés au cinéma. 

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    -En septembre, Deauville accueillera l’équipe du Masque et la plume de France Inter, pour un enregistrement public depuis le théâtre du Casino, animé par Jérôme Garcin

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    -1 mardi par mois, à 21H,  au Cinéma du Casino, sera projeté gratuitement un film révèlé à Deauville:

    -6 mars: "Blind shaft " de Li Yang

    -27 mars: "La faute à Fidel" de Julie Gavras

    -10 avril: "Dans la peau de John Malkovich" de Spike Jonze

    -15 mai: "Voyageurs et musiciens de Khyentse Norbu

    29 mai: "Brodeuses" de Eléonore Faucher

    -19 juin: "The Visitor" de Thomas McCarthy

    -25 septembre : "Photo Obsession" de Mark Romanek

    -23 octobre: "Depuis qu'Otar est parti" de Julie Bertuccelli

    -27 novembre: "Sur la trace du serpent" de Lee Myung-se

    -18 décembre: "Little miss sunshine" de Jonathan Dayton

    -Au mois d'octobre, dans le cadre des Equi'days, sera projeté le film "Sport de filles" de Patricia Mazuy.

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    -Tout au long de l'année, seront organisés des ateliers jeune public avec, pendant les vacances scolaires,  une programmation particulière à l'attention des plus jeunes composée de projections et d'ateliers et de ciné-concerts.

    Plus d'infos bientôt ici et évidemment sur http://www.deauville.fr et http://www.deauville.org   .

    Retrouvez également cet article prochainement sur http://www.inthemoodfordeauville.com  et http://inthemoodlemag.com .

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