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  • Critique – « Parlez-moi de vous » de Pierre Pinaud avec Karin Viard, Nicolas Duvauchelle, Nadia Barentin…

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    Ce début d’année 2012 est particulièrement riche en premiers films de qualité. Après Cyril Mennegun avec « Louise Wimmer », c’est au tour de Pierre Pinaud de sortir un premier long-métrage remarqué, « Parlez-moi de vous ».

    Karin Viard y interprète Mélina, 40 ans, la voix « la plus célèbre de France » dont, paradoxalement, personne ne connaît le visage. Animatrice à la radio, la nuit, à l’antenne, elle résout les problèmes affectifs et sexuels des auditeurs avec impertinence, humour et sans tabou. Dans la vie, elle évite tout contact et vit seule dans un appartement des quartiers chics, triste et aseptisé. Partie à la recherche de sa mère qu’elle n’a jamais connue, elle découvre que celle-ci vit au sein de sa famille, en banlieue. Elle décide de s'approcher d'elle, incognito....

    Les meilleures comédies sont souvent celles qui ne le sont pas totalement et qui, à l’image de la « Délicatesse » de David et Stéphane Foenkinos sortie à la fin de l’année passée, ou même des références du genre comme les meilleurs Capra, ont un fond dramatique. D’ailleurs, il serait ici plus juste de définir ce film comme dramatique (de par son sujet) mais dédramatisé par des scènes burlesques surtout en raison du caractère savoureusement décalé du personnage de Karin Viard…absolument extraordinaire dans ce film, comme elle l’était déjà récemment dans « Polisse », même si ces deux rôles sont très différents.

    C’est en effet un film de contrastes et de contradictions mais le jeu subtil de Karin Viard permet d’éviter l’écueil de la dichotomie ou même du manichéisme. Contraste et contradiction entre cette femme parlant d’amour et incapable d’aimer. Dont tout le monde connaît la voix mais ignore le visage. A la fois si proche et lointaine. Si chaleureuse à l’antenne et froide dans l’existence. A la parole si libérée mais tellement enfermée dans ses conventions (dans sa peur, surtout, de l’autre, de l’intrusion) et son image. Qui demande aux autres de parler d’eux mais ne parle jamais d’elle. Contraste entre son appartement grisâtre et aseptisé et l’environnement coloré et remuant de sa mère. Le jeu de Karin Viard permet en effet d’éviter la caricature à laquelle ces contrastes et contradictions auraient pu la conduire. Elle rend attendrissante la rigidité de son personnage par sa fragilité masquée, son besoin de se protéger. Derrière ce masque, dans sa sphère privée, elle redevient l’enfant qu’elle n’a pas eu vraiment la possibilité d’être  en s’enfermant dans le placard pour ne pas être vue, redoutant d’être abandonnée. Son look très hitchcockien avec son chignon à la Vertigo renforce l’étrangeté de son personnage, à la fois mélancolique, rigide, décalé, burlesque, sans que jamais cela soit ridicule.

    L’autre bonne idée, outre ce choix de Karin Viard, c’est l’espace de liberté qui est laissé au spectateur. Dans un cinéma trop souvent  formaté dans lequel on dicte presque au spectateur ce qu’il doit ressentir, un film comme celui-ci qui laisse place à son imaginaire et à l’implicite est une vraie respiration.

    Le couple improbable que le personnage de Karin Viard forme ou pourrait former avec Nicolas Duvauchelle (qu’elle retrouve après « Polisse ») fait parfois dévier le film vers la comédie romantique, tout en lui faisant conserver son aspect délicieusement hybride. Ce dernier incarne là aussi  un personnage attachant et à la double « identité », maçon et photographe qui dévoile l’intimité des êtres à travers leurs portraits, tout comme Mélina le fait à travers leurs témoignages. « Parlez-moi de vous » est donc un drame avec de très belles scènes de comédies comme la scène du restaurant qui témoigne de la solitude de ces deux derniers mais aussi de ce qui pourrait les rassembler.

    Nadia Barentin qui incarne la mère, malheureusement décédée depuis le tournage, est réellement parfaite dans le rôle de cette femme qui a tiré un trait sur son passé, à la fois revêche et tendre, mais surtout inapte à aimer vraiment.

    Une belle écriture mise en avant par une réalisation intelligente et un regard sur les personnages jamais condescendants mais plein d’empathie font de ce film une des belles promesses de ce début d’année donnant à Karin Viard un de ses plus beaux rôles montrant l’étendue ahurissante de son talent et de son pouvoir comique. A l’image de ce personnage, ce film se dévoile (et nous charme) progressivement plus qu’il ne se découvre d’emblée. Et il en va des films comme des êtres, ce sont toujours les plus intéressants et  attachants, et ceux que l’on quitte avec regrets.  Un film à voir et un réalisateur à suivre.

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  • Trophée César & Techniques 2012 décerné à la société MIKROS

    Je continue à vous informer de l'actualité des César 2012 qui, comme certains l'ignorent peut-être, ne se réduisent pas à la cérémonie, certes plus médiatisée qui, cette année, aura lieu le 24 février. Les César sont en effet avant tout là pour mettre en avant les artistes et techniciens du 7ème art (je vous recommande d'ailleurs de faire un tour sur le nouveau site de l'Académie, plus moderne, clair et interactif et sur lequel il est très agréable de naviguer: http://www.academie-cinema.org/ ). Le Président de la cérémonie sera cette année Guillaume Canet. Les nominations seront annoncées le 27 janvier.

    Le Trophée César & Techniques 2012 a ainsi été décerné à la société MIKROS IMAGE. Gilles Gaillard, Directeur Général, a reçu le Trophée des mains d’Alain Terzian, Président de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma, et en présence de Thierry de Segonzac, Président de la FICAM, de Patrick Bézier, Directeur Général d’Audiens, et d’Eric Garandeau, Président du CNC. Gilles Gaillard a exprimé au nom de l’ensemble de l’équipe de MIKROS IMAGE toute leur satisfaction à recevoir ce prix, décerné à l’issue du vote effectué par tous les techniciens et techniciennes éligibles à l’un des 5 César Techniques. « Ce Trophée est très important pour Mikros, c’est un travail collectif, on est 180 personnes à y travailler, tous des passionnés de cinéma et d’image. Une récompense des pairs en plus, c’est la plus jolie des récompenses », a dit Gilles Gaillard. Le Trophée a été remis ce Lundi 9 Janvier à l’occasion de la soirée César & Techniques organisée par l’Académie, à laquelle étaient invités l’ensemble des 838 personnes éligibles aux cinq César Techniques 2012, qui seront décernés le 24 Février prochain. Cette cinquième soirée César & Techniques a été dédiée par Alain Terzian à l’ensemble des salariés du groupe LTC.

     

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